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28/03/2010

Concours 2010 (4)

Cette année, vous pouvez voter aussi par mail.

Vous allez pouvoir lire les dix textes sélectionnés, et vous pourrez donner votre note et un commentaire, par mail, sur

thelieme@gmail.com

Texte 4 

Urgence sur un mobile

 

Dans son bureau, le patron, son ordinateur portable devant lui, surveille ses employés, affairés à leur tâche.

 

Le patron : Oh ! Louis ! Viens me rejoindre, j’ai quelque chose à te dire.

(Louis le baladeur sur les oreilles, écoute une bonne musique et n’entend pas l’appel de son patron, d’autant plus que de temps à autre, tapant sur une pièce métallique en crescendo, il est obligé de monter le son pour atténuer le bruit de ferraille. Paul qui est juste en face de Louis, le secoue. Louis enlève son baladeur afin d’entendre ce que Paul a à lui dire)

 

Paul : Louis, secoue-toi, le patron te demande !

 

Louis : Merci Paul, j’y vais de suite.

 

Le patron : (voyant entrer Louis dans son bureau) : Louis ! Il faut que tu ailles donner un coup de main à Paul pour son mobile qui doit absolument être fini ce soir. Je l’ai promis au client.

 

Louis : Je vais zapper ma pièce en route qui n’est pas urgente et je vais de ce pas aider Paul.

 

Le patron : Merci Louis, je compte sur toi ! Je te revaudrai ça !

 

Paul : (Assis sur une chaise) : Que t’a dit le boss ?

 

Louis : Il faut que je t’aide à terminer en urgence ta pièce, il la faut pour ce soir !

 

Paul : Si tu viens pour m’aider, j’espère que tu ne vas pas escagasser ce que j’ai déjà fait !

 

Louis : Arrête de me casser les pieds, c’est une vraie galère ce travail ! Je commence une pièce et on m’appelle pour t’aider… Enfin, si c’est une urgence ! Mais reconnais que comme remue-méninges, je suis servi !

 

Paul : Voilà où j’en suis. Mets-toi en face de moi et tourne ce mobile pour bien y voir, afin de travailler de paire.

 

Louis : Dis Paul, ta pièce me fait vaguement penser au Cheval de Troie !

 

Paul : Arrête de me charrier et travaille un peu !

 

Louis : OK !  Pas de problème, cela me fera une variante et me changera de ce que je fais en ce moment.

 

(En fin d’après-midi, le travail est terminé et bien fait)

Louis : Je vais prévenir notre mentor que nous avons terminé la pièce.

(Le patron suit Louis et vient voir le résultat)

 

Le patron : Je suis très satisfait du travail que vous avez fait tous les deux. Je vous félicite, le client sera content. Quant à vous deux, vous aurez une prime exceptionnelle. Vous le méritez bien.

 

Paul : Merci Patron et merci aussi pour la prime.

 

Louis : Merci Patron !

enchaînement sur le refrain :

« Merci Patron (bis)

Ah ! quel plaisir de travailler pour vous

On est heureux comme des fous ! »

 

 

Concours 2010 (3)

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Texte n°3

 

 

  

Ballade de Philibert le Beau

 

 

L’Eglise de Brou, manifeste du style gothique flamboyant… La fuite du soleil ferme les lourdes portes de l’église sur les derniers visiteurs. Un murmure à peine audible s’élève du tombeau de Philibert Le Beau, Duc de Savoie, faisant écho au gisant de Marguerite de Bourbon, sa mère.

 

 

Marguerite

Oh ! mon fils, ma chair

Mon bon Philibert

Quel est donc le motif

Qui précipita ta fuite ?

Car dans tout le pays,

On chante cette complainte bien haut

Que devant un cheval de Troie

Partit Philibert Le Beau. 

 

Philibert

Ma tendre mère, ma douce amie

Il me fallait fuir mon mentor devenu ennemi

Du bal t’en souviens-tu ?

Ce vieux menteur,

Ce beau parleur,

Ce baladeur,

Mains ravisseuses,

Vola à ma tendre mie

Son cœur 

 

Marguerite

Alors te voila parti,

Par les monts et par les vaux,

Cahin-caha, toujours plus haut,

Va crescendo,

Fuyant les galères, fuyant les cachots,

Du vieux château

Tu peux chasser René,

Sans dire un mot,

Tu as un mobile Philibert Le Beau. 

 

Philibert :

Ne plus trembler, ne plus m’emporter,

Ne plus m’escagasser,

Faire le vide en moi, ,

Faire le ménage dans mes méninges,

Faire taire le remue-méninges,

Le rallier à ma cause,

le convaincre et s’il l’ose,

Changer mon épine en rose.

Zapper ma douleur,

En mille couleurs,

Toute médecine bonne pour apaiser mon cœur,

Mixer la potion, choisir les ingrédients,

La belladone, la jusquiame, le safran,

Ou l’aconit ou même sa variante,

Et redonner courage à mon âme vaillante. 
 
 
 
 
 
 

 

27/03/2010

Concours 2010 (2)

 

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Texte N°2

 

 

                                        

L'imparfait du présent

 

 

Cours des Dames, dans le vieux port de la Rochelle.

Un clochard endormi sur un banc, est brusquement réveillé par un personnage d'une pâleur extrême. L’homme, est vêtu d'une longue veste bleue, d'un pantalon moulant rouge s'arrêtant à mi-mollet, de bas blancs il est coiffé d’un tricorne, et chaussé de chaussures à boucles.

 

Fantôme  -   Bonjour mon cher ; avez-vous bien dormi ?

 

Le clochard se redresse en baillant, cheveux hirsutes et vêtements défraîchis. Il lisse du plat de sa   main une veste usagée en fixant l'inconnu qui se tient à quelques pas de lui.

 

Le clochard - Comme un prince dans un lit à baldaquin. Ce banc a des vertus insoupçonnées. (Puis il jette un coup d'œil  suspicieux à son visiteur.) Mais dis donc ! Qui es-tu toi ?

 

Fantôme   -  Philippe de la Bonnetière, Corsaire du Roi.

 

Le clochard  -  Et moi, je suis le Roi d'Angleterre. Je te préviens, si c'est une blague, je ne suis pas d'humeur à plaisanter.

 

Philippe prend un air offusqué:

 

Philippe   Mais je ne plaisante pas ! Je suis né au XVIe...

 

Le clochard lui coupe la parole :

 

Le clochard -   Et moi, dans le xxe

  

Philippe  d'un air moqueur -  Mais nigaud, je ne parle pas de quartier de Paris, mais de siècle !...

 

Le clochard  -  Pas de quartier ! Ça Monsieur, c'est pour l'abordage... (Il marque un temps d'arrêt puis s'exclame)  Alors comme ça, tu serais un fantôme !

 

Philippe   - En chair et en os. Un peu plus os que chair mais qu'importe ! Un corsaire ne s'avoue jamais vaincu.

 

 Le clochard  -  Ça alors ! Je n'arrive pas à y croire.

 

Philippe -    C'est pourtant la vérité.

  

 Le clochard  -   Ma parole ! Je rêve... Tu ne serais pas en train de me monter une galère par hasard ? Parce-que je n'aime pas qu'on se paye ma tête.

 

Philippe -   Vous avez peut-être l'air endormi mais ce n'est pas un rêve.

 

Le clochard impatient -  Dis donc ! J'aimerais que tu me lâches avec tes grands airs. Des vous par-ci, des vous par-là, appelle-moi Jo et dis-moi plutôt ce qui t'amène ici.

 

 

Philippe -   Une dernière mission qui me permettra de reposer en paix. Te protèger des effets néfastes de l'alcool. Ça Vous... heu... ça  t'étonnes ?

 

Le clochard hausse les épaules.

 

Le clochard -  Oh ! Plus rien ne m'étonne dans ce bas monde, pas même ton accoutrement. Comme quoi... (En disant cela, il essaye d'attraper la bouteille) . Je t'offre un coup de rouge ?

 

Philippe    - Désolé, je ne bois que de grands crus.

 

Le clochard -   Et moi, je ne prends que de grandes cuites. Passe-moi la bouteille...

 

A la grande surprise du clochard, le fantôme saisit la bouteille.

 

Philippe -    Je préfère te mettre en garde. Le vin te rend agressif. Arrête de boire. Tu te réfugies dans un vice qui va  crescendo et qui, comme le cheval de Troie, te détruira.

 

Le clochard de plus en plus agacé gesticule sur son banc.

 

Le clochard -    Tu commences à m'escagasser avec ta morale ! Si j'ai besoin d'un mentor, je te le ferais savoir.

 

Le fantôme s'avance vers lui.

 

Philippe - Je ne voulais pas te vexer. Désolé que tu le prennes sur ce ton.

 

Le clochard donne un coup de pied dans une bouteille vide.

 

Le clochard -    Change de ton (thon) et parle-moi plutôt de sardines... ou de bars... J'en suis un des piliers. (Puis il sort un restant de sandwich de sa poche qu'il s'apprête à croquer.)  Tiens ! Passe-moi le journal.

 

Le fantôme regarde autour de lui mais ne semble pas voir de journal.

 

Philippe  -   Quel journal ?

 

Le clochard -   Celui qui est par terre. T'en vois d'autres ?

 

Le fantôme ramasse le journal du bout des doigts et lui tend d'un air dégouté.

 

Philippe - Mais tu n'as pas honte de lire ce torchon qui traîne là depuis plusieurs jours ?

 

Le clochard -  De quoi je me mêle ! De toute façon, ça fait parti de mon quotidien. Je lis la page des sports et je zappe le reste, c'est un vrai remue-méninges. Qu'est-ce que tu en dis ?

 

Philippe  -  J'en dis que tu n'es pas sérieux et que tu ferais mieux de te rendre utile.

 

Le clochard n'est pas de cet avis. Il montre la bouteille du doigt.

 

Le clochard -    Si c'est tout ce que tu as à me proposer, je préfère la bouteille. (Il tend le bras pour l'attraper mais le fantôme l'en empêche.)

 

Philippe -    Pas question ! Je ne veux pas que tu finisses, comme moi, noyé dans les eaux troubles du port. En temps que corsaire, j'ai une mission à remplir et je la remplirai.

 

Le clochard -   Remplis plutôt mon quart ; on parle, on parle... j'ai la bouche qui se dessèche. (Joignant le geste à la parole, le clochard fait mine de remplir un gobelet en métal d'une propreté douteuse. Le fantôme secoue la tête.)

 

Philippe -   Oublie ça vieux si tu ne veux pas avoir ton nom dans la rubrique des chiens écrasés.

 

Le clochard lève les bras au ciel.

 

 Le clochard -   Tu oses me traiter de vieux ! À ton âge ! Raconte- moi plutôt comment t'as fait pour en arriver là ?

 

Le fantôme soupire en laissant retomber ses bras d'un geste fataliste.

 

Philippe - C'est une longue histoire. Surpris en état d'ébriété, c'est sous l'emprise de l'alcool que j'ai été arrêté à la Rochelle par les soldats du roi, emprisonné dans la tour de la Lanterne et balancé dans le port sans pouvoir me défendre.

 

Le clochard pousse un sifflement admiratif.

 

Le clochard -    Rien que ça ! Ben dis donc ! Et pour quel mobile ?

 

Philippe -   Pour avoir tenté de m'évader de cet endroit sinistre. En prison, la vie est monotone et j'aime les variantes.

 

Le clochard se lève et lui donne une bourrade dans le dos.

 

 

Le clochard -  Ça ne t'a pas réussi...

 

Philippe -     Parce que tu crois que mendiant, c'est une réussite ?

 

Le clochard se rassoit.

 

Le clochard -    Et comment ! Je ne suis pas comme vous un prince du Palais-Royal. Je suis un ancien de la Royale, moi Monsieur, honnête citoyen qui a viré flibustier. J'habite Hôtel des Courants d'air et je dors à la Grande Ourse. Ma couverture, c'est le ciel...

 

Le fantôme pointe son doigt vers le firmament.

 

 

Philippe -       J'en connais qui l'ont pris sur la tête...

 

 

Le clochard -   Moi aussi mais ils ne sont plus là pour en parler. A ce propos, des policiers sont venus m'interroger hier soir sur la femme qui a disparu. Celle qui faisait du jogging en écoutant son baladeur. Tu ne l'aurais pas croisé dans les abysses, par hasard ?

 

Le fantôme jette un regard vers l'eau avant de répondre :

 

 

Philippe - Non, pourquoi ? Il y a du nouveau ?

 

Le clochard -  Oui, j'ai retrouvé son baladeur. Tu vois que je peux être utile...