Scènes-en-Ré

 

  

La dernière fois que vous aviez rencontré Michel Pilorgé, il interprétait Jean Valjean pour notre soirée consacrée aux enfants des Misérables. Depuis mercredi 28, il joue Monsieur Lepic dans Poil de Carotte de Jules Renard. Nous le savions excellent comédien, il fait aussi avec brio le difficile travail de metteur en scène.

Il incarne Monsieur Lepic, un père bourru et maladroit, stupéfait par les révélations de son fils. Peu à peu, il s’ouvre, se confie et rend à Poil de Carotte tout l’amour qu’il avait refoulé, persuadé que son petit dernier ne l’aimait pas. Poil de Carotte croyait son père indifférent. Tous deux se découvrent et vont, ensemble tenir tête à la méchante Madame Lepic.

C’est un texte bouleversant, entre rire et larmes, il faut s’en imprégner pour mieux aimer ses enfants (ou ses parents).

Où me direz-vous ? à Paris, au Théâtre du Lucernaire.

Pour l’instant.

Il reste à souhaiter que vous montiez à Paris l'applaudir ou que La Maline invite la compagnie sur notre île ! D'autant que Michel Pilorgé lui fait un gros clin d'oeil en entrant en scène, le journal à la main. Vu que M. Renard était de Chitry, dans la Nièvre, on attendait la République du Centre ou le Petit Nivernais. Pas du tout ! Il tient Le Phare de Ré ! Alors comment le remercier ?

On pourrait peut-être demander au Père Noël ? Ou mieux, à la directrice de La Maline. Qui s'en charge ?

Photo © Alessandro Manna (Morgane Walther et Michel Pïlorgé)

Poil de Carotte de Jules Renard

Théâtre du Lucernaire à 18 h 30

01 45 44 57 34

 

 Une de nos adhérentes a vu Marcel et Irène à Nieul. Elle nous envoie cette note que nous empressons de publier, car si vous voulez découvrir la création du Ballon rouge, à La Rochelle, vous n'avez plus beaucoup de temps.

Marcel et Irène

La pièce débute par un grand coup de sirène. Les acteurs sont au fond de la scène ; ils sont immobiles. Sur un écran géant défilent des images d’usine,  d’ouvriers dont la stupeur et la colère se lisent sur leur visage. Ils viennent d’apprendre qu’ils sont licenciés. Le ton de la pièce Marcel et Irène est donné.

En effet, cette pièce est écrite exclusivement grâce à des paroles d’ouvriers recueillies depuis plusieurs années. Ces paroles démontrent le calvaire des usines, les souffrances, surtout celles générées par le manque de respect de l’employeur. Ces paroles sont toujours d’actualité surtout en cette période de crise. Cela devient un leitmotiv.

L’être humain perd toute humanité face à la machine qui parfois le broie. Il devient un tout petit élément de cette machine.

Dans ces monologues, il est question de licenciements – on te prend, on te jette – du patronat qui en demande toujours plus ; cette entité qui tire les ficelles et transforme l’être humain en pantin. Des souffrances ressenties par le corps qui ne se maîtrise plus, générées par la cadence incessante d’un geste un millier de fois répété.

Un des ouvriers déclare « moi je laisse mon cerveau à l’extérieur, quand je rentre dans l’usine, comme cela je ne pense pas où je suis, sinon, je me sauverai ».

Et pourtant, ces ouvriers ont plein de projets dans la tête ; ils rêvent tous à un avenir meilleur, mais tel l’animal pris au piège ils savent au plus profond d’eux-mêmes qu’ils ne s’en sortiront jamais, car ils sont nés de parents ouvriers et resteront ouvriers eux-mêmes toute leur courte vie.

Il y a cependant un oasis de repos dans un petit bistrot qui côtoie l’usine. Là ils redeviennent eux-mêmes, des êtres humains. Renaissent alors, tous leurs rêves, leurs désirs.

Tout le long de la pièce, nous côtoyons un monde difficile, dur et parfois meurtrier. Quand le rideau se baisse la question est : comment ces ouvriers peuvent-ils supporter tout cela ?

 

Marcel et Irène : Écriture et Mise en scène / Dany MARTINEZ - 

avec 

 

François Frapier, comédien

 

Maud Glomot, comédienne

 

Philippe Martinez, Guitare, Basse 

En représentations exclusives du 19 au 25 Novembre inclus sur La Rochelle et la CDA. TOURNEE 2013 dans le département de la Charente Maritime et la région Poitou Charentes.

  

 

En représentations au Théâtre du Ballon Rouge du 19 au 25 novembre.

(Tout public  les 19, 20, 21 et 24 à 20 heures / Scolaires les 22 et 23 à 14 h / Le dimanche 25 novembre  à 15 heures)

 

Ce spectacle entre dans le cadre de la politique de la ville (CUCS 2011 / 2012) Il a reçu l'aide à la création de la ville de La Rochelle, DRAC Poitou Charentes, Conseil Général de la Charente Maritime.

 

INFORMATIONS au Théâtre Du Ballon Rouge 05 46 43 44 91

 

 

Dans le salon d'honneur de la mairie de Sainte-Marie-de-Ré, les spectateurs étaient très attentifs. Guy Lopinto, vice-président des Enfants du désert et Danielle Dumas, présidente de Thélième accueillaient les amis de Victor Hugo pour une lecture des Misérables au profit des Enfants du désert.

Danièle Gasiglia Laster et Arnaud Laster, spécialistes de Victor Hugo, rappelèrent le combat de Victor Hugo pour arracher les enfants de six ans au travail en usine, à l'ignorance, à l'arbitraire. 

Arnaud Laster rappela qu'une loi de 1841, réglementait la journée de travail des enfants, dix heures au lieu de douze, quelquefois quinze,

« Ils s'en vont travailler quinze heures sous des meules ;

Ils vont, de l'aube au soir, faire éternellement

Dans la même prison le même mouvement. » écrit le poète.

Mais certains maires de l'époque, généralement des industriels peu scrupuleux, n'hésitaient pas à signer des dérogations pour embaucher les enfants, main d'œuvre bon marché, car sous-payée, ce qui permettait à leurs usines de rapporter de gros bénéfices. Cette exploitation de l’enfant par l’homme était souvent encouragée par les familles que le maigre salaire de l’enfant pouvait au contraire aider à vivre. D'autant qu'elles ne pouvaient pas payer une école qui n’était pas gratuite. Dès le poème Melancholia, Hugo se soucie de cette injustice qui aurait fait « d’Apollon un bossu, de Voltaire un crétin. »

Les enfants de Sainte-Marie, lisaient les rôles de Cosette, Gavroche et des frères de Gavroche.

Ils furent extraordinaires de naturel et d'intelligence.

Charlotte était une belle Cosette, et si elle eut la chance de rencontrer  Jean Valjean, Hugo, Thélième et les Enfants du désert eurentcelle de trouver le talent de Michel Pilorgé, comédien professionnel qui donna au personnage toute la gravité du rôle. 

Notre Gavroche, le jeune Théodore
avait le sourire du gamin de Paris, immortalisé par sa gouaille, sa vivacité d'esprit, sa générosité, son humour. Et, quand il fallut raconter sa mort, Arnaud et Danièle prirent la place des lecteurs. Car Danièle Gasiglia a écrit le livret de l’opéra Histoire de Gavroche, créé à Besançon cette année, en version concert, sur une musique de Fernando Albinarrate, et quand elle chanta « C’est la faute à Voltaire », tous les enfants avaient bien envie de l’accompagner.

Wanda avait accepté d’interpréter la méchante Madame Thénardier. Il fallut expliquer que la Thénardier avait eu d’autres enfants, car la plupart des adaptations cinématographiques les ont gommés. Ces deux petits garçons, elle s’en est « débarrassée », en les louant à une femme qui devait présenter deux garçons du même âge pour toucher une pension alimentaire.

Andy et Willy leur prêtèrent leur voix. Willy joua aussi Petit-Gervais, ce petit ramoneur à qui Jean Valjean dérobe une pièce de quarante sous, avant de devenir le bon M. Madeleine.

 Sous le regard de tous les Présidents de la république, celui de Victor Hugo semblait satisfait. Les spectateurs aussi.

Nous remercions tous ceux qui ont contribué à l'éclat de cette manifestation, particulièrement Madame le Maire de Sainte-Marie, qui lui a ouvert ses portes, et tous les spectateurs présents, qui, généreusement, au nom des enfants des Misérables, ont donné de quoi nourrir "les Enfants du désert" .