01/01/2014
L'année 2014
Je nous la souhaite courageuse, exigeante, persévérante.
Courageuse car il est difficile de ne pas hurler avec les loups et comme le dit Ariane, il faut "D'abord fuir la peste. La peste de cette tristesse gluante, que par tombereaux entiers, tous les jours, on déverse sur nous. Cette vase venimeuse, faite de haine de soi, de haine de l'autre, de méfiance de tout le monde, de ressentiment passif et contagieux, d'amertume stérile, de hargne persécutoire."
Exigeante, car "Déclarons-nous tous responsables de tout. Entrons sur ce chantier. Pas besoin de violence, de cris, de rage. Pas besoin d'hostilité, juste besoin de confiance. De regard. D'écoute. De constance. L'Etat en l'occurrence, c'est nous."
Persévérante car il faudrait imaginer et proposer "des solutions qui ne demandent qu'à être expérimentées et mises en pratique, avec audace et prudence. Avec confiance et exigence. Ajoutons partout, à celles qui existent déjà, des petites zones libres. Oui, de ces petits exemples courageux qui incitent au courage créatif. Expérimentons nous-mêmes, expérimentons humblement, joyeusement, et sans arrogance. Que l'échec soit notre professeur, pas notre censeur. Cent fois sur le métier remettons notre ouvrage."
Et si on essayait ?
14:46 Publié dans Blog, Culture, Histoire, Langue, Littérature, Livre, Loisirs, Poésie, Politique, Société, Théâtre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : culture, politique, théâtre, société, philosophie, littérature, culture, histoire
01/10/2012
Au nom des enfants
Dans le salon d'honneur de la mairie de Sainte-Marie-de-Ré, les spectateurs étaient très attentifs. Guy Lopinto, vice-président des Enfants du désert et Danielle Dumas, présidente de Thélième accueillaient les amis de Victor Hugo pour une lecture des Misérables au profit des Enfants du désert.
Danièle Gasiglia Laster et Arnaud Laster, spécialistes de Victor Hugo, rappelèrent le combat de Victor Hugo pour arracher les enfants de six ans au travail en usine, à l'ignorance, à l'arbitraire.
Arnaud Laster rappela qu'une loi de 1841, réglementait la journée de travail des enfants, dix heures au lieu de douze, quelquefois quinze,
« Ils s'en vont travailler quinze heures sous des meules ;
Ils vont, de l'aube au soir, faire éternellement
Dans la même prison le même mouvement. » écrit le poète.
Mais certains maires de l'époque, généralement des industriels peu scrupuleux, n'hésitaient pas à signer des dérogations pour embaucher les enfants, main d'œuvre bon marché, car sous-payée, ce qui permettait à leurs usines de rapporter de gros bénéfices. Cette exploitation de l’enfant par l’homme était souvent encouragée par les familles que le maigre salaire de l’enfant pouvait au contraire aider à vivre. D'autant qu'elles ne pouvaient pas payer une école qui n’était pas gratuite. Dès le poème Melancholia, Hugo se soucie de cette injustice qui aurait fait « d’Apollon un bossu, de Voltaire un crétin. »
Les enfants de Sainte-Marie, lisaient les rôles de Cosette, Gavroche et des frères de Gavroche.
Ils furent extraordinaires de naturel et d'intelligence.
Charlotte était une belle Cosette, et si elle eut la chance de rencontrer Jean Valjean, Hugo, Thélième et les Enfants du désert eurentcelle de trouver le talent de Michel Pilorgé, comédien professionnel qui donna au personnage toute la gravité du rôle.
Notre Gavroche, le jeune Théodore
avait le sourire du gamin de Paris, immortalisé par sa gouaille, sa vivacité d'esprit, sa générosité, son humour. Et, quand il fallut raconter sa mort, Arnaud et Danièle prirent la place des lecteurs. Car Danièle Gasiglia a écrit le livret de l’opéra Histoire de Gavroche, créé à Besançon cette année, en version concert, sur une musique de Fernando Albinarrate, et quand elle chanta « C’est la faute à Voltaire », tous les enfants avaient bien envie de l’accompagner.
Wanda avait accepté d’interpréter la méchante Madame Thénardier. Il fallut expliquer que la Thénardier avait eu d’autres enfants, car la plupart des adaptations cinématographiques les ont gommés. Ces deux petits garçons, elle s’en est « débarrassée », en les louant à une femme qui devait présenter deux garçons du même âge pour toucher une pension alimentaire.
Andy et Willy leur prêtèrent leur voix. Willy joua aussi Petit-Gervais, ce petit ramoneur à qui Jean Valjean dérobe une pièce de quarante sous, avant de devenir le bon M. Madeleine.
Sous le regard de tous les Présidents de la république, celui de Victor Hugo semblait satisfait. Les spectateurs aussi.
Nous remercions tous ceux qui ont contribué à l'éclat de cette manifestation, particulièrement Madame le Maire de Sainte-Marie, qui lui a ouvert ses portes, et tous les spectateurs présents, qui, généreusement, au nom des enfants des Misérables, ont donné de quoi nourrir "les Enfants du désert" .
16:41 Publié dans Histoire, Littérature, Politique, Théâtre | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : thélième, victor hugo, sainte-marie-de-ré, enfants du désert
25/09/2012
Enchantement près du canal
Nous n’avions pu assister le 24 juin à la représentation de : Le Vilain Petit Canal et la Suzanne enchantée. Heureusement, il y a eu une séance de rattrapage. Et ce fut un enchantement près du canal.
Quand on pense qu’il a fallu la contribution des historiens locaux : Marion Beaudois, Véronique Delavaud, Jean-Luc Labour et Christian Prévost, les souvenirs du « précieux cahier de Maurice Ricateau », le concours des habitants de quartiers Villeneuve-les-Salines, Petit-Marseille, et Saint-Eloi, le travail des élèves du lycée Saint-Joseph de Bressuire pour les costumes, l'implication du lycée Pierre mendès-France de Rennes, le coup de main logistique des lycées Doriole et Romsay, on peut se dire que Annie Schindler, a du génie.
Elle a réuni tous ces talents, fédéré la compagnie de la Tasse de thé, les comédiens d’Odyssée Théâtre, Julie et Brice pour l’animation des ateliers théâtre, les musiciens du groupe « En cours de Root » et le résultat ? Cinquante comédiens sur scène pour une comédie musicale sans couac et avec un rythme inouï, et plus de mille spectateurs ravis.
Ah ! Après cette représentation, vous ne regarderez plus jamais de la même façon le canal de Marans qui s’enlise dans des berges vaseuses. Le Vilain Petit Canal raconte, en chansons l’histoire de son percement qui devait en cinq ans relier La Rochelle à Niort, puis relier la Loire et la Seine, mais dont la durée s’éternisa. Commencé en 1806, il fut inauguré en 1875, mais relié au Bassin à flot du bastion Saint-Nicolas… en 1888. Quatre-vingt deux ans pour faire vingt-quatre kilomètres ! *
Obsolète avant d’être fini, le canal resta petit, et ne rejoignit jamais la Seine, car le chemin de fer l’avait devancé… Et La Suzanne ? Oh, cette Suzanne-là appartient aux grandes histoires d’amour, et au patrimoine Schindler. Le spectacle lui est dédié ainsi qu’à tous ceux qui l’ont créé.
Cette super-production a été jouée seulement deux fois ?
Eh oui ! Qui s’intéresse encore à l’histoire de sa région ? On malmène déjà l’enseignement de l’Histoire, en général, alors, quand il s’agit du local, je vous le demande qui va l’inscrire dans nos mémoires ?
Annie Schindler, justement, maîtresse d’œuvre et architecte en chef de cette mosaïque de souvenirs l'a fait.
Je signale aux villes de Marans, Andilly, Villedoux, Saint-Ouen d’Aunis, Sainte-Soulle, Dampierre-sur-Mer, Périgny, que cette histoire est aussi la leur, et que pour un peuple, savoir d’où il vient, qui il est, permet de mieux construire son présent et son futur. Mesdames et Messieurs les élus, vous n'auriez pas un petit créneau pour l'inscrire dans vos festivités ?
Car le Théâtre, ici joue pleinement son rôle citoyen. Chacun y trouve plaisir, divertissement et fierté d'appartenir à une même famille, celle de l'humanité.
* Par comparaison, le canal du Midi, long de 241 kilomètres, fut creusé en quinze ans. Les ingénieurs de Louis XIV (1666) auraient-ils été plus avisés que ceux de Napoléon Ier, en traçant son parcours ?
15:39 Publié dans Culture, Histoire, Musique, Politique, Société, Théâtre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : théâtre, annie schindler, tasse de thé, comédie musicale, histoire, la rochelle, marans