17/03/2011
Récré
Et maintenant le texte N°8, à vous de juger...
Récré
Personnages :
Luna : petite fille de 6 à 12ans
Ambre : autre petite fille un peu plus âgée.
Une cour d’école deux enfants
Ambre en sautant à la corde - solitude 1, habitude 2, vie rude
Luna:lui coupant la parole- Qu’est-ce que tu chantes là ?
Ambre - Un truc que j’ai lu…… (Elle reprend en sautant) Mal au cœur 1, maux au cœur 2, comme en cordée…
Luna - Ça veut rien dire ton truc !
Ambre - Si ça parle de détresse…
Luna - Et bien c’est charmant !
Ambre - Mais pas que !!! Écoute (elle sort une feuille de sa poche et lit).
Mal au cœur, maux en chœurs comme en cordée désenchantée…
Et qui ? Et quand ? Et avec quoi ?
Compères complices accueillants,
Cueillant en chœurs ces cœurs cassés…
Là ! Tu vois ça parle aussi de solidarité
Luna - c’est un peu abstrait non !!
Ambre - Oui et non. C’est aussi du concret tiens ! (Elle lit)
Tendre la main, prendre son pain
Prendre sa main, tendre est son pain
Pour une agape
« Cap » ou pas « cap »
Luna: oui là il y a partage, échange
Ambre - mais il faut vouloir s’en sortir « cap ou pas cap » ! Faut vouloir comme elle dit ! (Elle lit)
Quitter son île, son isolement
Déambuler comme sur un fil
Harmonieusement
Et réseauter sur fond de toile
Briser nos chaînes de toutes nos peines
Sur fond de toile arachnéenne.
Luna - Hum !! (Réfléchissant) aller vers les autres comporte un risque mais aussi un formidable défi ! Comme pour le funambule mais quelle joie merveilleuse quand on arrive au bout...
La cloche sonne la fin de la récré. Les fillettes retournent en cours.
16:02 Publié dans Concours, Culture, Langue, Théâtre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : semaine de la langue française, théâtre, thélième
Faire bouger le monde
Le texte N°6 vous plaît-il ?
Faire bouger le monde
Personnages
Sylvie
Maud
Off Un chanteur à la radio
Deux femmes s’affairent. Sylvie sort des vêtements d’un sac, les examine attentivement, les plie, ou les rejette dans une corbeille.
Maud prépare des tasses à thé (ou à café), sert et en apporte une à Sylvie.
La radio marche et on entend un jeune homme qui déclame du slam :
chanteur à la radio
je ne veux pas aider les gens pour me donner bonne conscience
je ne veux pas aider les gens avec indifférence
je ne veux pas aider les gens, là ou le pétrole coule
et laisser de coté, ceux qui n’ont que de la terre inculte
je ne veux pas prendre de gants pour soulager la misère
je ne veux pas aider les gens pour avoir l’absolution et la considération
je ne veux pas seulement aider les gens
je veux comprendre
je veux comprendre comment on en est arrivé la.
Je veux lutter conte la pauvreté, la misère, la violence,
je veux aider les gens à entrevoir l’espoir,
à voir le soleil au bout du chemin, à se redresser.
Je veux lutter contre la loi du plus fort, du plus beau, du plus riche,
celle qui laisse derrière elle ceux qui ne peuvent pas suivre.
Sylvie – Tu vois, c’est ce que je fais, j’aide les gens. Haïti, Mauritanie, Philippines, je ne sais plus où donner de la tête, je suis épuisée avec toutes ces catastrophes. Heureusement que le soir, je rentre chez moi et que je prends un bon bain chaud. Les Philippines, ça a duré quinze jours, j’ai trié des couvertures au secours catholique, j’ai donné un coup de main au Lyons club, j’ai aidé à faire des quêtes dans les super marchés, et ..
Maud – et après ?
Sylvie – et après, on est passé au glissement de terrain au Mexique
Maud – et les Philippins ?
Sylvie - Je ne sais pas, le problème doit être réglé, on n’en parle plus à la télé, je suppose qu’ils vont mieux, on n’en a plus de nouvelles.
Maud –Tu vois, il a raison à la radio. Une journée à la Une et après, plus rien. Les gens meurent dans l’indifférence générale
Sylvie – ce n’est pas vrai, on fait plein de choses pour les aider, on donne de l’argent, on envoie de la nourriture, oh ! bien sur, il n’y a pas de quoi faire des agapes, mais ça permet d’attendre des jours meilleurs
Maud – Mais, est-ce que tu regardes ce qui est fait avec l’argent
Sylvie – Je ne peux pas tout faire, à chacun son rôle dans la cordée, moi je donne, c’est déjà pas si mal, et d’autres distribuent.
On entend à nouveau la radio
Je suis un soldat et tous les jours je tue dans la jungle de Colombie
J’extrais de l’or dans une mine du Pérou
Je suis jetée à la rue pour être née fille en Chine
Je vole, je mendie dans les bidonvilles de Calcutta
J’ai déjà vécu des millions de vie d’adultes
et pourtant je ne suis qu’un enfant
Sylvie– Tiens, ça m’y fait penser, tous les mois, j’envoie de l’argent à une association pour parrainer un enfant.
Maud - tu connais l’enfant. ?
Sylvie – oui, l’association nous envoie des photos, l’argent permet de sortir l’enfant de la malnutrition et permet de lui créer des lieux accueillants pour le scolariser.
Maud – Tu n’as pas peur d’être complice d’un système qui les sauve juste de la mort mais les maintient dans la pauvreté ?
Sylvie – Il faut bien commencer par quelque chose, si on s’y met tous en chœur, on arrivera à faire bouger le monde et à faire reculer la misère, du moins je le crois. D’ailleurs, j’ai déjà fait des émules, je réseaute sur internet et j’ai convaincu plusieurs personnes à me suivre. Ca te dit ?
Maud - Oui, pourquoi pas ? (Elle commence à aider Sylvie).Donne-moi l’adresse et le téléphone, je leur passerai un coup de fil pour me renseigner.
Sylvie – tu verras, on se sent bien d’aider les gens et surtout les enfants. Tu te sens moins inutile et comme on dit dans la chanson des restos du cœur, « c’est pas vraiment ma faute, si il y en a qui ont faim, mais ça le deviendrait si on n’y change rien »
On entend la radio
Je ne suis qu’un enfant
Je veux grandir harmonieusement
Je veux jouer, rire et apprendre
Apprendre la paix
Je ne suis qu’un enfant aujourd’hui
Mais demain
C’est moi qui ferai le monde.
Noir lent sur les deux amies qui travaillent.
15:57 Publié dans Concours, Culture, Langue, Politique, Théâtre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : semaine de la langue française, théâtre, thélième
Fantaisie Policière
Et que pensez-vous du texte N° 7 ?
Fantaisie policière
Personnages :
Paule : écrivaine
Jeanne : sa femme de ménage
Une femme est assise, face au public, devant son ordinateur, elle écrit et parle seule.
.C’est une écrivaine en pleine rédaction d’un livre qui semble pénible.
Paule - Je n’ai aucune idée, ces personnages sont idiots et moi encore plus (elle se remet à écrire et dit son texte à mesure qu’elle écrit) Line se jette au cou de son amant, comme je t’aime, encore plus, fais-moi l’amour (elle s’arrête, change de ton, s’adresse au lointain) Pourquoi ai-je accepté d’écrire une histoire d’amour ! Moi qui n’aime que les policiers, leurs débordements et leurs agapes (elle reprend son texte) Dis tu m’aimes ? dis le moi !(elle lève la tête de nouveau, change de ton, s’adresse au lointain) parlez moi d’un crime parfait, d’une victime inconnue et, belle de préférence avec un tueur sanguinaire dans la nature… si quelqu’un pouvait me porter secours et m’assister. Mais la solidarité ne court pas les rues. N’est-ce pas Jeanne ?
Jeanne - (entre avec chiffon, plumeau, aspirateur) Je peux venir faire le ménage ?
Paule - Oui, mais ne faites pas de bruit. Je travaille …
Jeanne - C'est l'aspirateur qui fait du bruit ... pas moi ! (Elle le montre) Je peux même faire la vaisselle à la main.
Paule - Veuillez m'excuser je suis de mauvaise humeur.
Jeanne - Vous n'avez rien entendu cette nuit ?
Paule - La nuit je dors, et je ronfle très harmonieusement.
Jeanne - Je croyais que les écrivains travaillaient la nuit ?
Paule - Pas moi … qu'aurais-je dû entendre ?
Jeanne - Des bruits et des cris …
Paule - Qui vous a dit cela ?
Jeanne - Votre voisine de palier. Elle réseaute avec face book et elle sait des choses et dès qu'elle a un soupçon, il faut qu'elle en parle à tout le monde ?
Paule - Oui elle bavarde beaucoup et souvent à tort...faites donc les poussières (réfléchissant à mi-voix) des bruits... des cris...oui... mais bien sûr. (Elle écrit tout en parlant) « Au moment où il prenait Line dans ses bras, il entendit des cris effrayants, (elle s’arrête) Ah !c'est mieux (à Jeanne en élevant la voix)... Qu'est ce qui c'est passé dans l'immeuble cette nuit ? Qu'est ce qu'elle a dit la voisine ?
Jeanne entrant en secouant son chiffon - Elle a dit qu'on criait comme un cochon à l’abattoir, elle dit c'était horrible (Paule tape sur son clavier avec énergie) d'ailleurs... (en confidence, elle s'approche et jette un coup d'œil sur l’écran, elle souri d'un air entendu). Votre voisine dit qu'il est mort !
Paule - Qui ?... Quoi ?... Qui est mort ?
Jeanne - C'est votre voisin du dessus. Le beau garçon !
Paule - Ce n'est pas possible, comment l'a-t-on tué ? Car on l'a tué ?
Jeanne - Sans doute avec un couteau (elle essuie la poussière tout autour de l'ordinateur et sur les dictionnaires et livres posés sur le bureau tout en surveillant du coin de l'œil ce que Paule écrit)
Paule reprenant son écriture - des cris terribles. Line sentit alors que les bras de son amant se desserraient. Soudain, il tomba. Line poussa un cri épouvantable « il est mort ! … Dis moi que tu n'es pas mort ! "
Jeanne - J’ai dit horrible, horrible ! Là haut l’histoire a plus d’intérêt que celle que vous écrivez.
Paule qui ne l’écoute pas, murmure- Je ne peux pas le tuer maintenant. C’est trop tôt (elle reprend son texte) Mon chéri, qu’as-tu ? Ce clair de lune est magnifique, fais moi un enfant, là, sur le sable tu n’es pas tellement fatigué (elle relève la tête, regarde le public) Mais pourquoi la t-il menée sur cette plage ? Qu’est ce que je lui fais répondre ? Il a envie bien sûr … mais le sable est frais et il ne fait pas très chaud. Elle ne craint pas les grains de sable, c’est pourtant douloureux quand ça se glisse ou il ne faut pas (elle crie) Jeanne !
Jeanne - Je suis là … Que voulez vous ? Vous êtes de nouveau sur le sable y paraît (Elle regarde par-dessus l’épaule de Paule ce qu’elle a écrit).
Paule - Laissez moi écrire !
Jeanne - C’est vous qui m’avez demandé … Qu’est ce que vous dites si on vient vous interroger ? (Elle sort)
Paule songeuse - Je dirais … euh ? Je dirais (élevant la voix) mais je n’ai rien à dire sur ce qui se passe là-haut. Ai-je entendu ou pas ? Après tout je m’en lave les mains et je ne suis pas complice .Et … je perds le fil de mon histoire (elle regarde son texte) Mon amoureuse, qu’est ce que j’en fais ? Elle va prendre un rhume en attendant qu’il se décide … Il est peut être malade ? Impuissant ? Les agapes ce dîner qui n’en finissait pas l’ont indisposé, et, quelle idée de vouloir être le premier de cordée de cette folle farandole. Il en est certainement fatigué. (Nouvelle réflexion pour elle-même) On me compare souvent à mes consoeurs Patricia Cornwel et Marie-Jeanne Clark et je fais très harmonieusement partie du cénacle
Jeanne revenant très agitée - Quelle histoire ! Votre voisine est hystérique. Je suis montée au culot et je l’ai trouvée menant le chœur de tous les proprios … Bref, il n’est pas mort ! Il a le bras cassé le nez aussi et ça saigne, mais il est vivant ! Il crie ! Sa dernière conquête est une jalouse… Bref, rien d’intéressant pour vous.
Paule - Alors laisse moi écrire maintenant.
Jeanne - C’est encore vous qui m’avez demandé … Et puis … J’ai réfléchi !
Paule Vous savez faire ça !
Jeanne - Ben, oui… Dans votre roman ça serait quand même bien qu’il meure dans ses bras, dans un dernier baiser d’amour ….Mais, moi, c’que j’en dis …
Paule - Merci j’y songerai …
Jeanne - Non, y fallait que je vous le dise, pensez donc à votre roman et à ce que vous faites de la suite de vos idées. Mais comme je dis ce serait bien qu’il meure dans ses bras (elle lance son chiffon sur son épaule, mime un baiser et sort)
Paule - Pourquoi pas ! Elle a de bonnes idées cette Jeanne, mais pourquoi le faire mourir. Elle est parfaite comme nègre, meilleur qu’en ménage, elle bavarde beaucoup et cette fois encore, grâce à elle, j’entrevois le point final de cette idiotie ! Son imagination a toujours donné du fil à retordre au lecteur qui croyait avant la dernière ligne connaître le nom du coupable. Je voudrais bien quand même être là-haut pour savoir ce qui s’est passé … Le nez cassé il va être défiguré …ça y est je vais enfin pouvoir terminer mon fichu bouquin. Il est temps car mon éditeur devient méchant.
Jeanne revenant - Vous en sortez ? En y réfléchissant mon nom devrait être sur la couverture à coté du vôtre , car , le plus souvent, les idées, c’est moi qui les ai et je ne suis pas payée pour service rendu.
Paule - Que vous dites ! (Elle rit criant vers le public) Au secours ! À l’assassin, elle me harcèle et veut me voler ma cassette (elle se lève prenant Jeanne dans ses bras)
Jeanne riant et se débattant- Hé, là maintenant vous volez les répliques de Molière !
Paule et Jeanne (en chœur) À l’assassin !... Vive l’assassin (Paule regardant Jeanne) Vive Jeanne !
FIN
15:49 Publié dans Concours, Culture, Langue, Théâtre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : semaine de la langue française, théâtre, thélième