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17/03/2011

Fantaisie Policière

Et que pensez-vous du texte  N° 7 ?

 

 

Fantaisie policière

 

Personnages :

Paule : écrivaine

Jeanne : sa femme de ménage

 

 Une femme est assise, face au public, devant son ordinateur, elle écrit et parle seule.

.C’est une écrivaine en pleine rédaction d’un livre qui semble pénible.

 

Paule - Je n’ai aucune idée, ces personnages sont idiots et moi encore plus (elle se remet à écrire et dit son texte à mesure qu’elle écrit) Line se jette au cou de son amant, comme je t’aime, encore plus, fais-moi l’amour (elle s’arrête, change de ton, s’adresse au lointain) Pourquoi ai-je accepté d’écrire une histoire d’amour ! Moi qui n’aime que les policiers, leurs débordements et leurs agapes (elle reprend son texte) Dis tu m’aimes ? dis le moi !(elle lève la tête de nouveau, change de ton, s’adresse au lointain) parlez moi d’un crime parfait, d’une victime inconnue et, belle de préférence avec un tueur sanguinaire dans la nature… si quelqu’un pouvait me porter secours et m’assister. Mais la solidarité ne court pas les rues. N’est-ce pas Jeanne ? 

 Jeanne  - (entre avec chiffon, plumeau, aspirateur) Je peux venir faire le ménage ?

 Paule  - Oui, mais ne faites pas de bruit. Je travaille …

 Jeanne  - C'est l'aspirateur qui fait du bruit ... pas moi ! (Elle le montre) Je peux même faire la vaisselle à la main.

 Paule  - Veuillez m'excuser je suis de mauvaise humeur.

 Jeanne  - Vous n'avez rien entendu cette nuit ?

 Paule  -  La nuit je dors, et je ronfle très harmonieusement. 

Jeanne  - Je croyais que les écrivains travaillaient la nuit ?

 Paule  -  Pas moi … qu'aurais-je dû entendre ? 

Jeanne   - Des bruits et des cris …

 Paule  - Qui vous a dit cela ? 

Jeanne - Votre voisine de palier. Elle réseaute avec face book et elle sait des choses et dès qu'elle a un soupçon, il faut qu'elle en parle à tout le monde ?

 Paule  - Oui elle bavarde beaucoup et souvent à tort...faites donc les poussières (réfléchissant à mi-voix) des bruits... des cris...oui... mais bien sûr. (Elle écrit tout en parlant « Au moment où il prenait Line dans ses bras,  il entendit des cris effrayants, (elle s’arrête) Ah !c'est mieux (à Jeanne en élevant la voix)... Qu'est ce qui c'est passé dans l'immeuble cette nuit ? Qu'est ce qu'elle a dit la voisine ? 

 Jeanne entrant en secouant son chiffon - Elle a dit qu'on criait comme un cochon à l’abattoir, elle dit c'était horrible (Paule tape sur son clavier avec énergie) d'ailleurs... (en confidence, elle s'approche et jette un coup d'œil sur l’écran, elle souri d'un air entendu). Votre voisine dit qu'il est mort !  

Paule  - Qui ?... Quoi ?... Qui est mort ?

 Jeanne  - C'est votre voisin du dessus. Le beau garçon !

 Paule  - Ce n'est pas possible, comment l'a-t-on tué ? Car on l'a tué ?

 Jeanne - Sans doute avec un couteau (elle essuie la poussière tout autour de l'ordinateur et sur les dictionnaires et livres posés sur le bureau tout en surveillant du coin de l'œil ce que Paule écrit)

 Paule  reprenant son écriture -  des cris terribles. Line sentit alors que les bras de son amant se desserraient. Soudain, il tomba. Line poussa un cri épouvantable «  il est mort ! … Dis moi que tu n'es pas mort ! "

 Jeanne  - J’ai dit horrible, horrible ! Là haut l’histoire a plus d’intérêt  que celle que vous écrivez.

 Paule  qui ne l’écoute pas, murmure- Je ne peux pas le tuer maintenant. C’est trop tôt (elle reprend son texte) Mon chéri, qu’as-tu ? Ce clair de lune est magnifique, fais moi un enfant, là, sur le sable tu n’es pas tellement fatigué (elle relève la tête, regarde le public) Mais  pourquoi la t-il menée sur cette plage ? Qu’est ce que je lui fais répondre ? Il a envie bien sûr … mais le sable est frais et il ne fait pas très chaud. Elle ne craint pas les grains de sable, c’est pourtant douloureux quand ça se glisse ou il ne faut pas (elle crie) Jeanne !

 Jeanne  - Je suis là … Que voulez vous ? Vous êtes de nouveau sur le sable y paraît (Elle regarde par-dessus l’épaule de Paule ce qu’elle a écrit).

 Paule  - Laissez moi écrire !

 Jeanne  - C’est vous qui m’avez demandé … Qu’est ce que vous dites si on vient vous interroger ? (Elle sort)

 Paule  songeuse - Je dirais … euh ? Je dirais (élevant la voix) mais je n’ai rien à dire sur ce qui se passe là-haut. Ai-je entendu ou pas ? Après tout je m’en lave les mains et je ne suis pas complice .Et … je perds le fil de mon histoire (elle regarde son texte) Mon amoureuse, qu’est ce que j’en fais ? Elle va prendre un rhume en attendant qu’il se décide … Il est peut être malade ? Impuissant ? Les agapes ce dîner qui n’en finissait pas l’ont indisposé, et, quelle idée de vouloir être le premier de cordée de cette folle farandole. Il en est certainement fatigué. (Nouvelle réflexion pour elle-même) On me compare souvent à mes consoeurs Patricia Cornwel et Marie-Jeanne Clark et je fais très harmonieusement partie du cénacle

 Jeanne  revenant très agitée - Quelle histoire ! Votre voisine est hystérique. Je suis montée au culot et je l’ai trouvée menant le chœur de tous les proprios … Bref, il n’est pas mort ! Il a le bras cassé le nez aussi et ça saigne, mais il est vivant ! Il crie ! Sa dernière conquête est une jalouse… Bref, rien d’intéressant pour vous.

 Paule  - Alors laisse moi écrire maintenant.

 Jeanne  -  C’est encore vous qui m’avez demandé … Et puis … J’ai réfléchi !

 Paule      Vous savez faire ça !

 Jeanne  -  Ben, oui… Dans votre roman ça serait quand même bien qu’il meure dans ses bras, dans un dernier baiser d’amour ….Mais, moi, c’que j’en dis …

 Paule  - Merci j’y songerai …

 Jeanne -  Non, y fallait que je vous le dise, pensez donc à votre roman et à ce que vous faites de la suite de vos idées. Mais comme je dis ce serait bien qu’il meure dans ses bras (elle lance son chiffon sur son épaule, mime un baiser et sort)

 Paule  - Pourquoi pas ! Elle a de bonnes idées cette Jeanne, mais pourquoi le faire mourir. Elle est parfaite comme nègre, meilleur qu’en ménage, elle bavarde beaucoup et cette fois encore, grâce à elle, j’entrevois le point final de cette idiotie ! Son imagination a toujours donné du fil à retordre au lecteur qui croyait avant la dernière ligne connaître le nom du coupable. Je voudrais bien quand même être là-haut pour savoir ce qui s’est passé … Le nez cassé il va être défiguré …ça y est je vais enfin pouvoir terminer mon fichu bouquin. Il est temps car mon éditeur devient méchant.

 Jeanne  revenant - Vous   en sortez ? En y réfléchissant mon nom devrait être sur la couverture à coté du vôtre , car , le plus souvent, les idées, c’est moi qui les ai et je ne suis pas payée pour service rendu.

 Paule  - Que vous dites ! (Elle rit criant vers le public) Au secours !  À l’assassin, elle me harcèle et veut me voler ma cassette (elle se lève prenant Jeanne dans ses bras)

 Jeanne  riant et se débattant- Hé, là maintenant vous volez les répliques de Molière !

 Paule  et Jeanne  (en chœur) À l’assassin !... Vive l’assassin (Paule regardant Jeanne) Vive Jeanne !  

                                             FIN

 

 

 

 

 

 

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