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28/03/2010

Concours 2010 (8)

Cette année, vous pouvez voter aussi par mail.

Vous allez pouvoir lire les dix textes sélectionnés, et vous pourrez donner votre note et un commentaire, par mail, sur

thelieme@gmail.com

 

Texte N°8

 Une seconde

 

M - Bonjour, qui es tu ?

 

S - Je suis une seconde, une seconde de la vie d’un homme

 

M - Une seconde, mais c’est trop court pour exister.

 

S - Ça dépend…

 

M - Ça dépend de quoi ?

 

S - Ça dépend de la seconde. Il y a des secondes trop courtes et des secondes qui durent toute la vie. On voudrait en zapper certaines et savourer les autres.

 

M - Hou là ! là !, tu m’escagasses.

 

S - Mais non, je t’explique

 

M - Bon, mais vas y crescendo, parce que là j’ai les neurones qui s’embrouillent, un vrai remue-méninges.

 

S - Un exemple proche de toi, J’ai été la seconde la nuit du 27 Février, la seconde fatale ou l’eau a chamboulé les digues, ou la mer s’est engouffrée dans les brèches. L’instant d’avant, c’était une tempête, une tempête normale comme on en voit chaque année, mais j’étais là, moi la seconde, tapie dans ce vent, je me suis emparée de la mer et j’ai refait l’histoire, on s’est retrouvé avec trois îles.

 

M - Mais c’est le vent, la mer, et un peu la folie des hommes qui sont responsables de cette galère.

 

S - Oui mais il y a eu la seconde où l’impossible est devenu réalité.

 

M - Et c’est toujours dramatique comme ça ?

 

S - Non, heureusement, il y a des variantes, je ne choisis pas la seconde que je suis, mais tel un cheval de Troie, je m’immisce dans la vie des gens pour en changer le cours.

 

M - Et tu ne peux pas l’empêcher ?

 

S - Je suis un baladeur du temps, mon mentor m’égrène au gré de ses envies, je peux être une seconde que l’on oublie vite, une seconde sans importance, sans mobile, sans raison de vivre, un seconde comme il y en a tant d’autres où l’on avance sans regarder autour de soi, sans voir son voisin, sans sourire, sans aimer.

 

M - Oui, ça je connais, on se retourne, on regarde en arrière et on ne se souvient de rien, ou plutôt, rien ne mérite que l’on s’en souvienne.

 

S - Et oui, tu n’as vécu que des secondes sans importance. Mais il existe des secondes qui durent toute la vie, des secondes qui laissent une empreinte profonde dans le monde. Des secondes terribles…

Il ne fallut qu’une seconde à Paul Tibbets pour libérer « little boy », la première bombe atomique. Il ne faut qu’une seconde à un homme pour en écraser un autre, une seconde d’inattention et hop, tu deviens un meurtrier, une seconde et un enfant meurt de faim dans le monde, une seconde et une femme meurt sous les coups d’un homme, une seconde et …

 

M - Stop, stop, je voudrais pouvoir fermer les yeux, ne serait ce qu’une seconde et cesser d’exister.

 

S - Mais non, je ne suis pas que seconde de galère, je peux aussi être seconde de bonheur

La seconde ou Armstrong a marché sur la lune, c’est une seconde qui a ouvert les portes de notre galaxie, c’est une seconde merveilleuse qui nous a permis de rêver, qui nous a fait prendre conscience que nous étions petit face à l’immensité de l’univers, petit comme une seconde quoi….

 

M - Oh oui, ça je m’en souviens, quand je regarde la lune, je rêve que moi aussi, un jour j’y marcherais.

 

S - Il y a des secondes qui ne devrait jamais finir, comme la joie d’enfant qui ouvre ses cadeaux, le sourire d’un homme qui en aide un autre, tous ces petits bonheurs, tout ces petits riens, toutes ces petites secondes qui font que l’on est heureux de vivre.

Et au fait, toi qui es tu ?

 

M - Moi, je suis la mémoire…….. Des milliards de secondes.

 

 

 

 

Fin

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