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28/03/2010

Concours 2010 (7)

Cette année, vous pouvez voter aussi par mail.

Vous allez pouvoir lire les dix textes sélectionnés, et vous pourrez donner votre note et un commentaire, par mail, sur

thelieme@gmail.com

Texte N°7 

Quand on était jeune

 

 Avec Lionel, Dédé et les autres quand on était jeunes on se posait des tas de questions sur les filles. On lisait des tas de bouquins sur le sujet, on essayait des tas de stratégies, ne serait-ce que pour avoir un baiser mais on n'arrêtait pas de se prendre des râteaux. On se faisait des séances de remue-méninges entre copains pour savoir comment s'y prendre. On était tous paumés et nos échecs successifs faisaient monter la pression, ça allait crescendo et plus ça allait, moins ça allait. Une sale période…

La vieillesse est un naufrage, paraît-il. Eh bien je peux vous dire que nous, pendant notre adolescence, on a pas mal ramé.

Et puis il y avait Francis. Lui, c'était notre mentor. Il était sorti avec une fille et

« il était allé jusqu'au bout »,

 à ce qu'il disait.

Nous, on en restait babas. « Je vais vous dire, franchement les gars, avec les femmes y a pas de problèmes. Pas la peine de s'escagasser à tourner autour du pot. Faut y aller franco sinon c'est la galère. Faut les épater. Ce qui compte c'est l'apparence, la frime, la poudre aux yeux.

Francis, il disait aussi :

« Tu vois, les gens c'est comme le cheval de Troie, tu crois voir quelque chose de vrai, d'authentique mais à l'intérieur c'est souvent bien différent, et parfois très décevant. Alors, pour les filles, faut s'adapter, être mobile, repérer la faille, trouver une variante pour chaque type de gonzesse que tu veux séduire ».

Et c'est vrai que pour lui ça marchait plutôt bien de ce coté- là.

J'imaginais qu'en suivant ses conseils je n'aurais eu qu'à claquer des doigts pour changer de fille aussi facilement que zapper pour changer de chaîne à la télé. C'est pas vraiment comme ça que ça s'est passé.

Bien sûr, j'ai connu des femmes, mais arrivé dans le bas de l'immeuble j'avais toujours des trucs, qui me paralysaient, et je ne suis jamais monté.

C'était toujours le même scénario.

A chaque fois, je repartais chez moi, baladeur solitaire parmi des couples qui se tenaient par la main, riaient, s'embrassaient. Sur le chemin du retour je savais après coup ce qu'il aurait fallu dire et faire mais c'était trop tard bien sûr. Ce serait pour une autre fois sans doute. Mais il n'y a jamais eu d'autre fois.

Bon, j'arrête là. Il faut que je rentre.

 Maman n'aime pas que je traîne quand il fait nuit. En plus, ce soir c'est un repas spécial. C'est mon anniversaire.

C'est pas tous les jours qu'on a 43 ans.

Ça se fête, non ?

 

 

Fin

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