01/10/2012
Au nom des enfants
Dans le salon d'honneur de la mairie de Sainte-Marie-de-Ré, les spectateurs étaient très attentifs. Guy Lopinto, vice-président des Enfants du désert et Danielle Dumas, présidente de Thélième accueillaient les amis de Victor Hugo pour une lecture des Misérables au profit des Enfants du désert.
Danièle Gasiglia Laster et Arnaud Laster, spécialistes de Victor Hugo, rappelèrent le combat de Victor Hugo pour arracher les enfants de six ans au travail en usine, à l'ignorance, à l'arbitraire.
Arnaud Laster rappela qu'une loi de 1841, réglementait la journée de travail des enfants, dix heures au lieu de douze, quelquefois quinze,
« Ils s'en vont travailler quinze heures sous des meules ;
Ils vont, de l'aube au soir, faire éternellement
Dans la même prison le même mouvement. » écrit le poète.
Mais certains maires de l'époque, généralement des industriels peu scrupuleux, n'hésitaient pas à signer des dérogations pour embaucher les enfants, main d'œuvre bon marché, car sous-payée, ce qui permettait à leurs usines de rapporter de gros bénéfices. Cette exploitation de l’enfant par l’homme était souvent encouragée par les familles que le maigre salaire de l’enfant pouvait au contraire aider à vivre. D'autant qu'elles ne pouvaient pas payer une école qui n’était pas gratuite. Dès le poème Melancholia, Hugo se soucie de cette injustice qui aurait fait « d’Apollon un bossu, de Voltaire un crétin. »
Les enfants de Sainte-Marie, lisaient les rôles de Cosette, Gavroche et des frères de Gavroche.
Ils furent extraordinaires de naturel et d'intelligence.
Charlotte était une belle Cosette, et si elle eut la chance de rencontrer Jean Valjean, Hugo, Thélième et les Enfants du désert eurentcelle de trouver le talent de Michel Pilorgé, comédien professionnel qui donna au personnage toute la gravité du rôle.
Notre Gavroche, le jeune Théodore
avait le sourire du gamin de Paris, immortalisé par sa gouaille, sa vivacité d'esprit, sa générosité, son humour. Et, quand il fallut raconter sa mort, Arnaud et Danièle prirent la place des lecteurs. Car Danièle Gasiglia a écrit le livret de l’opéra Histoire de Gavroche, créé à Besançon cette année, en version concert, sur une musique de Fernando Albinarrate, et quand elle chanta « C’est la faute à Voltaire », tous les enfants avaient bien envie de l’accompagner.
Wanda avait accepté d’interpréter la méchante Madame Thénardier. Il fallut expliquer que la Thénardier avait eu d’autres enfants, car la plupart des adaptations cinématographiques les ont gommés. Ces deux petits garçons, elle s’en est « débarrassée », en les louant à une femme qui devait présenter deux garçons du même âge pour toucher une pension alimentaire.
Andy et Willy leur prêtèrent leur voix. Willy joua aussi Petit-Gervais, ce petit ramoneur à qui Jean Valjean dérobe une pièce de quarante sous, avant de devenir le bon M. Madeleine.
Sous le regard de tous les Présidents de la république, celui de Victor Hugo semblait satisfait. Les spectateurs aussi.
Nous remercions tous ceux qui ont contribué à l'éclat de cette manifestation, particulièrement Madame le Maire de Sainte-Marie, qui lui a ouvert ses portes, et tous les spectateurs présents, qui, généreusement, au nom des enfants des Misérables, ont donné de quoi nourrir "les Enfants du désert" .
16:41 Publié dans Histoire, Littérature, Politique, Théâtre | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : thélième, victor hugo, sainte-marie-de-ré, enfants du désert
26/07/2012
Matière à lire, mémoire pour dire
Pour Matières et Mémoires, le groupe « Théâtre et lieux de Mémoire », - dit « Thélième », quand on aime faire court, - était tout indiqué pour apporter sa contribution culturelle.
Première contrainte : s’adapter au thème. Facile ! Mais entre les récits autobiographiques, les poèmes nostalgiques, les analyses philosophiques, que choisir ?
Deuxième contrainte : ne jamais lasser son auditoire. Donc pas plus de quarante-cinq minutes de textes très différents.
Le lieu : l’hôtel des Vignes de la Chapelle, ce lundi 23 juillet, à 19 h.
Entre piscine et salon, un préau ouvert prête son espace. La cloison de bois réverbère le son.Un endroit de charme ouvert sur les vignes, et, au loin, la mer.
Nous nous préparons.
Parce que nous avons les textes en main ou sur un pupitre, certains croient que l’exercice est facile. Il faut pourtant que le texte soit « répété ». Pour le comprendre d’abord, en saisir toutes les nuances, les ruptures, la finalité. Il est "matière" à lire, il nous faut aussi de la "mémoire" pour le dire. Pour pouvoir regarder le public et le proférer. Pour mettre les mots en bouche et en voix, les faire siens, ne jamais lire de façon monocorde ou solennelle, ni donner l’impression de réciter avec ce ton emphatique qui fait que l’auditeur décroche.
Ah ! il est terrible pour le lecteur, « le regard lointain de celui qui pense à autre chose »…
Mais ce ne fut pas le cas.
« Ne leur donnez pas ce qu’ils aiment, mais ce qu’ils ne savent pas encore qu’ils aiment », disait, Jean Vilar. La citation n’est peut-être pas exacte, mais c’est celle que je conserve « en mémoire. »
Et nous avons osé.
Marie-Christine avec l’illustre « morceau de madeleine » trempé dans « l’infusion de thé ou de tilleul » de la tante Léonie de Marcel Proust. Quelques petits poèmes glanés dans des anthologies et nos souvenirs.
Mais vous le savez, notre préférence, c’est le théâtre, et nous avons lu deux extraits du Voyageur sans bagage de Jean Anouilh, avec Wanda et Guy, (Mme Renaud et Gaston) puis Michel (Gaston) et le jeune Théodore (le petit garçon) "pour sa première apparition en public".
Michel Pilorgé, comédien professionnel, nous avait fait l’honneur et le plaisir de se joindre à nous pour cet intermède. Nul doute qu'avec son talent, il ait donné envie aux spectateurs de découvrir cette pièce et lire son auteur.
Et c’est aussi le but de chacun de nos "récitals."
Merci à "Blancheur de Ré" de nous avoir permis de vous donner ce divertissement.
15:19 Publié dans Culture, exposition, Littérature, Livre, Poésie, Théâtre | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : thélième, blancheur de ré, île de ré, poésie, théâtre
17/06/2012
Du roman à la réalité
Ceux qui n'auraient pas pu voir ce film ont une petite chance de le découvrir.
Vendredi 22 juin:
*13h45 : Les Misérables, du roman à la réalité, film de Didier Martiny (rediffusion). Chaîne Planète +.
Nous pourrons en parler en septembre...
09:12 Publié dans Film, Littérature, Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : victor hugo, thélième, littérature