26/04/2008
La rencontre du 26 avril
Depuis le temps qu’on vous en parlait de ce concours, eh bien ! la remise des prix est enfin arrivée.
Plus une seule place dans la salle de la Médiathèque de Sainte-Marie, on avait même dû rajouter des chaises.
Pour écouter les textes des six lauréats, six textes dont les comédiens se sont emparés, certains sont restés debout.
Le premier texte, En passant près de la passerelle de Wanda Brewinski, empreint de mélancolie et de tendresse fut lu par Annie Schindler,
La Rencontre (anonyme), clin d’œil aux ancêtres rétais partis il y a quatre siècles fonder Québec, fut interprété par Jean-Louis Bauer et François Leclère,
L’Homme et la Femme de Roudy Lemaire qui puisait dans la mémoire du théâtre et de la littérature fut mis en voix par Bernadette Le Saché et Jean-Louis Bauer,
Une Émotion de Monsieur, de François Varay donna lieu à l’interrogatoire surprenant de Jean-Louis Bauer, par Annie Schindler, François Leclère et Valentin.
Suite et Faim d’Olivier Lebleu fit revivre un Petit Prince bien émouvant dans la lecture de François Leclère et Valentin.
Vous avez dit liberté de Pierre, détenu à la maison d’arrêt de Saint-Martin-de-Ré constitue un témoignage bouleversant sur un homme dont la vie s’est un jour, abîmée. Texte lu par François Leclère. Me Jean-Marie Digout, bâtonnier de l’ordre des avocats à La Rochelle en remettant le prix au responsable de l’unité d’enseignement de la maison d’arrêt, Jean-Philippe Baudoin, insista sur les résultats positifs de l’expérience.
Les dix mots de la rencontre ont inspiré jusqu’au conseil municipal, et Madame Gisèle Vergnon, maire de Sainte-Marie qui remettait son prix à François Varay, lut ce texte, écrit par Isabelle :
"Les fleurs, c’est comme un sourire, ça égaie les visages. Après bien des palabres au sein du conseil, nous avons décidé de créer un chemin de rhizomes. Au printemps, quand tout sera fleuri, on s’attablera devant notre mairie et là, toi et moi, maritais et élu, avec tact mais dans une ambiance jubilatoire, nous nous apprivoiserons et créerons la passerelle entre nous. Plus besoin de boussoles, les fleurs nous guideront."
Après les « mots de la Rencontre, en 2008 », pour 2009, la Délégation générale à la langue française a choisi de mettre en valeur la capacité du français à dire l’avenir, avec Dix mots pour dire « demain »
J’ai le grand plaisir de vous en donner la primeur :
« ailleurs, capteur, clair de Terre, clic, compatible, désirer, génome, pérenne, transformer, vision. »
Mais comme vous avez jusqu’en mars 2009 pour inventer votre saynète, nous vous proposons pour un prochain rendez-vous avec « les Mots de la commune. »
Les rues de Sainte-Marie-La Noue portent des noms évocateurs. Nous en avons retenu dix :
Rue des Amourettes
Rue des Beaucoups
Rue des Belles
Rue Chantecorps
Rue des Chirons
Rue du Coin Jaloux
Rue des Francs-Tireurs
Venelle de la Paillarde
Rue du Paradis
Rue des Parées
Si vous en connaissez l’histoire, venez nous la raconter.
Si quelqu’un l’a déjà écrite, venez la communiquer.
Si vous ne la connaissez pas, inventez-la.
Dialoguez-la. Écrivez-la, et venez nous la lire.
A bientôt pour une nouvelle rencontre...
19:25 Publié dans Concours, Culture, Langue, Littérature, Théâtre | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : Concours, Culture, langue, littérature, éducation, théâtre
31/03/2008
L’inconscient d’Adolf
Il est bien solitaire ce « jeune homme d’aspect négligé » qui, ce 20 avril 1909, passe sa soirée d’anniversaire, sur un banc du Prater en compagnie d’un chien. Il se prénomme Adolf (Miguel-Angel Samiento). La vie est difficile à Vienne quand on est pauvre et qu’on voudrait être un artiste. La vie n’est pas gaie non plus pour Hugo von Klatz (Philippe Beheydt), ce jeune aristocrate, ami des artistes, qui hait son père et qu’on adresse au Docteur Freud (Jean-Luc Paliès) pour qu’il le psychanalyse.
Vienne 1913, la pièce d’Alain Didier-Weil multiplie les lieux, fait se croiser de nombreux personnages et se déroule sur cinq ans, longue période d’incubation qui transforme l’artiste raté en antisémite nationaliste et haineux. Georg Tabori avait conçu une farce tragique, Mein Kampf sur un sujet semblable. Alain Didier-Weil s’intéresse à la dimension psychanalytique. Comment un homme bascule-t-il dans la haine ? Comment, un autre s’en guérit-il ? L’inconscient d’Adolf était-il déterminé par les mythes germaniques ? Celui d’Hugo ressemblait-il à celui de Sophocle ?
Il faut de la subtilité pour rendre intelligible un tel texte. Et Jean-Luc Paliès a su trouver toutes les astuces. Il en conçoit la mise en scène en forme d’oratorio. Vêtus de noir, queue de pie pour les hommes, robes pour les femmes, les comédiens entrent comme les musiciens d’un orchestre qui s’installent à leur pupitre. Ils vocalisent en douceur comme on accorde les instruments. Au fond, à jardin, une musicienne produit d’étranges sonorités sur des instruments de verre. Deux comédiennes, Magali Paliès et Stéphanie Boré chantent des airs allemands, elle jouent aussi. Pas de réalisme, tout se donne en métonymies. Une tunique cramoisie bordée d’or devient un tableau de Klimt, un banc peut figurer le divan de Freud, le canapé d’un salon, le pupitre se faire ostensoir, le brigadier bâton de commandement. Les comédiens (Pascal Parsat, Alain Guillo, Katia Dimitrova, Isabelle Starkier, Jean-Pierre Hutinet, Bagheera Poulin) changent d’identité, dans une cérémonie bien réglée qui fait passer sans hésitation des allées du Prater aux salons viennois, de la rue aux demeures, du cabinet de Freud à l’asile de nuit, avec pour seul décor ces pendeloques de verre noires et blanches, ces estrades sombres, et ces fameux pupitres, véritables signatures de Jean-Luc Paliès.
Il faut aimer le Théâtre pour programmer Vienne 1913, un texte dense qui mêle Philosophie et Histoire, Sociologie et Psychanalyse. Pierre Soller, à la Maline combat vaillamment pour faire connaître le théâtre contemporain et choisit toujours la qualité dans les spectacles qu’il invite.
Vienne 1913 d'Alain Didier-Weill
C’était vendredi 28 mars.
à La Maline
La Couarde-sur-Mer
12:50 Publié dans Histoire, Littérature, Théâtre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Littérature, Histoire, Théâtre
24/03/2008
Résultats du concours
Dans le cadre de la semaine internationale de la langue française, il fallait utiliser les dix mots de la rencontre » : « Apprivoiser, boussole, jubilatoire, palabre, passerelle, rhizome, s’attabler, tact, toi, visage »
Nous avons reçu une cinquantaine de textes.
Le plus difficile, pour les concurrents a certainement été de faire rentrer tous ces mots en un seul texte.
La seconde difficulté a été l’écriture théâtrale, toujours liée à une situation.
Mais une fois éliminés les textes qui n’employaient pas tous les mots, ceux qui étaient volontairement racistes ou grossiers, ceux qui s’égaraient loin du sujet de la rencontre, nous avons retenu six textes.
Les lauréats ont été classés en deux catégories.
Catégorie monologue : premier prix : Pierre pour Vous avez dit liberté.
Pierre est détenu à la centrale de Saint-Martin-de-Ré. Son enseignant a obtenu de la hiérarchie l’autorisation de nous communiquer son texte qui restera anonyme.
Une mention d'encouragement a été décernée à Wanda Brewinski pour son texte.
Catégorie dialogue : deux premiers prix ex-aequo : Olivier Lebleu de La Rochelle pour Suite et Faim et François Varay des Portes-en-Ré, pour Une émotion de Monsieur.
Deux autres textes ont obtenu la mention spéciale "Hommage au Québec", il s'agit de La rencontre (Anonyme) et de L'homme et la femme de Roudy Lemaire.
Ces textes sont transmis à la Délégation de la semaine de la langue française. Nous espérons ainsi contribuer au rayonnement de notre plus précieux patrimoine: notre langue.
Nous en ferons une lecture publique en avril, à Sainte-Marie-de-Ré, à laquelle tous les lauréats seront conviés ainsi que leurs amis.
Nous attendons des nouveaux élus une confirmation pour la date de remise des prix. Mais vous êtes déjà invités pour ces Rencontres-en-Ré.
11:40 Publié dans Culture, Langue, Littérature, Théâtre | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : Langue, littérature, Théâtre