30/04/2008
Un auteur tranquille
Regardez bien la deuxième photo de la note précédente. Parmi les lecteurs, sagement assis, Jean-Louis Bauer est le dernier à "cour" comme on dit au Théâtre. C'est-à dire à droite sur la photo.
Il est attentif, imperturbable, tranquille. On ne devinerait jamais qu'il vient d'écrire un livre corrosif, très subversif et hilarant. C'est un auteur de théâtre et Une vie de château est une comédie qui pourrait être musicale aussi.
Imaginez...
Quand un Président (de la République) est hyperactif, narcissique, cynique, et mal embouché, que son épouse est versatile et frivole, que le Premier ministre est dépassé par les conjonctures et les changements d’emploi du temps, quand se présente un animateur de radio aux dents longues, que voulez-vous qu’il advienne ?
Là où certains vaticinent : « Ça va mal finir » (ça dépend pour qui !), Jean-Louis Bauer prend le parti d’en (faire) rire.
Cette « comédie française », telle que l’annonce le bandeau du livre, court, vibrionnante, et atteint des sommets caustiques. Sur un rythme infernal, le Président fonce dans le mur. Les ambitions des uns font le malheur des autres, mais le bonheur des lecteurs, en attendant que les spectateurs s’en esbaudissent.
Une vie de château, de Jean-Louis Bauer, Fayard, 12 €
17:00 Publié dans Littérature, Politique, Théâtre | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : Théâtre, politique
26/04/2008
La rencontre du 26 avril
Depuis le temps qu’on vous en parlait de ce concours, eh bien ! la remise des prix est enfin arrivée.
Plus une seule place dans la salle de la Médiathèque de Sainte-Marie, on avait même dû rajouter des chaises.
Pour écouter les textes des six lauréats, six textes dont les comédiens se sont emparés, certains sont restés debout.
Le premier texte, En passant près de la passerelle de Wanda Brewinski, empreint de mélancolie et de tendresse fut lu par Annie Schindler,
La Rencontre (anonyme), clin d’œil aux ancêtres rétais partis il y a quatre siècles fonder Québec, fut interprété par Jean-Louis Bauer et François Leclère,
L’Homme et la Femme de Roudy Lemaire qui puisait dans la mémoire du théâtre et de la littérature fut mis en voix par Bernadette Le Saché et Jean-Louis Bauer,
Une Émotion de Monsieur, de François Varay donna lieu à l’interrogatoire surprenant de Jean-Louis Bauer, par Annie Schindler, François Leclère et Valentin.
Suite et Faim d’Olivier Lebleu fit revivre un Petit Prince bien émouvant dans la lecture de François Leclère et Valentin.
Vous avez dit liberté de Pierre, détenu à la maison d’arrêt de Saint-Martin-de-Ré constitue un témoignage bouleversant sur un homme dont la vie s’est un jour, abîmée. Texte lu par François Leclère. Me Jean-Marie Digout, bâtonnier de l’ordre des avocats à La Rochelle en remettant le prix au responsable de l’unité d’enseignement de la maison d’arrêt, Jean-Philippe Baudoin, insista sur les résultats positifs de l’expérience.
Les dix mots de la rencontre ont inspiré jusqu’au conseil municipal, et Madame Gisèle Vergnon, maire de Sainte-Marie qui remettait son prix à François Varay, lut ce texte, écrit par Isabelle :
"Les fleurs, c’est comme un sourire, ça égaie les visages. Après bien des palabres au sein du conseil, nous avons décidé de créer un chemin de rhizomes. Au printemps, quand tout sera fleuri, on s’attablera devant notre mairie et là, toi et moi, maritais et élu, avec tact mais dans une ambiance jubilatoire, nous nous apprivoiserons et créerons la passerelle entre nous. Plus besoin de boussoles, les fleurs nous guideront."
Après les « mots de la Rencontre, en 2008 », pour 2009, la Délégation générale à la langue française a choisi de mettre en valeur la capacité du français à dire l’avenir, avec Dix mots pour dire « demain »
J’ai le grand plaisir de vous en donner la primeur :
« ailleurs, capteur, clair de Terre, clic, compatible, désirer, génome, pérenne, transformer, vision. »
Mais comme vous avez jusqu’en mars 2009 pour inventer votre saynète, nous vous proposons pour un prochain rendez-vous avec « les Mots de la commune. »
Les rues de Sainte-Marie-La Noue portent des noms évocateurs. Nous en avons retenu dix :
Rue des Amourettes
Rue des Beaucoups
Rue des Belles
Rue Chantecorps
Rue des Chirons
Rue du Coin Jaloux
Rue des Francs-Tireurs
Venelle de la Paillarde
Rue du Paradis
Rue des Parées
Si vous en connaissez l’histoire, venez nous la raconter.
Si quelqu’un l’a déjà écrite, venez la communiquer.
Si vous ne la connaissez pas, inventez-la.
Dialoguez-la. Écrivez-la, et venez nous la lire.
A bientôt pour une nouvelle rencontre...
19:25 Publié dans Concours, Culture, Langue, Littérature, Théâtre | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : Concours, Culture, langue, littérature, éducation, théâtre
23/04/2008
Courts métrages à la Maline
Hier soir, projection de quinze courts métrages réalisés sur l'île dans le cadre des "ateliers du cinéma", Ré-écrire, Ré-aliser dirigés par Philippe Maynial.
Ces quinze courts métrages tournés et montés dans des conditions exceptionnelles, encadrés par de grands professionnels, ont permis à de jeunes réalisateurs de donner de magnifiques images de l'île que nous aimons tant.
Quinze scénarii, tous différents, quinze histoires avec l'île, non seulement pour cadre, mais comme actrice principale.
Elle inspire, notre île, avec ses plages, ses marais salants, le chenal du port d'Ars, la maison dans les dunes, les rochers, les pistes cyclables, les voiliers, les volatiles...
Le public, était invité à voter. Un nom, un seul nom, quand sur quinze histoires, on en aimait douze ou quatorze. Dur, le choix !
Ce fut Tandem de Thomas Le Douarec qui l'emporta, suivi de Le Goût du sel sur ta peau de Valérie Gaudissart.
Thomas Le Douarec, ne se contente donc plus du Théâtre ! Le voilà cinéaste. Ses mises en scène étaient remarquables, son court métrage est déjà remarqué. Insatiable ! Doué pour les images scéniques, il a aussi du génie pour les dialogues affûtés.
Tandem se passe "à bicyclette", en partie sur les pistes cyclables. Est-ce le charme de la voix d'Yves Montand qui accompagne le couple de cyclistes ? Celui de Florence Darel, mutine et coquine ? Sont-ce les dialogues percutants ? La pirouette finale ? Les spectateurs ont aimé en être les complices.
Le Goût du sel sur ta peau montrait comment un couple redonne... du sel à ses relations, par des jeux qu'on croyait réservé aux enfants...
On a également apprécié la tension dramatique de Comment il va ? de Samuel Tasinage, le malentendu de L'Amour à la plage d'Olivier Lebleu, la visite du cimetière d'Ars dans Faire-Part de Cécile Chaspoul, la jolie mariée auréolée de ses voiles et de la douce lumière de l'île dans Menteuse de David-Alexandre Detilleux, et l'humour de Rencontre d'Alain Monne...
Ah! ces courts qui ne demandent qu'à devenir longs, quel régal !
19:10 Publié dans Concours, Culture, Film, Théâtre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Concours, film