Scènes-en-Ré

 Son admiration pour Marcel Pagnol, Jacques Prévert, Henri Jeanson, a suscité sa vocation. Il voulait écrire pour le cinéma. Mais la situation modeste de sa famille ne lui a permis d’entreprendre de coûteuses études, et de passer le concours de l’IDHEC.

Devenu enseignant il a commencé à écrire. Des sketches pour les cabarets, des comédies parodiques et coquines, et le hasard des rencontres lui ont permis de débuter comme auteur de théâtre, en 1975, avec La Petite Mécanique

Depuis 1975, il a écrit plus de soixante pièces : « septante », disent les compagnies belges et suisses qui le jouent. Une vingtaine d’entre elles sont traduites, en Allemagne, au Japon, et La Sanseverina  qui vient de paraître aux éditions Orizons, jouit d’un curieux parcours.

C’est le Théâtre national des Abruzzes qui lui a demandé une adaptation de La Chartreuse de Parme de Stendhal, qu’il a écrite en français, et qui a été créée en italien, jouée dans près de trente villes italiennes, de 1999 à 2001, avant de revenir en France.

Nous lisons un extrait de sa Sanverina, le texte plaît à l’évidence… Les questions fusent.

Robert Poudérou y répond sans manières. Il dit qu’il a eu de la chance et sa bonne humeur, sa modestie, son affabilité plaisent.

Pendant près de deux heures, au jeu des lectures, questions, réponses, nous aurons survolé son œuvre. Comédies, tragédies, Robert Poudérou a le sens du dialogue, de la poésie. Ses répliques font mouche.

Il ne cache cependant pas les déconvenues, la lutte opiniâtre pour faire jouer sa pièce sur la guerre d’Algérie ( Pendant que vous dormiez), son investissement pour créer, dans son village du Périgord, ces épopées où les comédiens professionnels jouent avec des amateurs.

« Le festival, La Mémoire des humbles est ce dont je suis le plus fier », dit-il.

Il y a de quoi ! Depuis 1994, le festival perdure, et rassemble chaque année, plusieurs villages autour de pièces de théâtre qui racontent la vie des petites gens : paysans, journaliers, pris dans la tourmente de l’Histoire.

La veine historique de sa plume permet d’ailleurs à l’auteur de composer des émissions de la série « Au fil de l’Histoire ». En ce moment, sur France inter, (franceinter.com/podcast/aufilde l’histoire) vous pouvez écouter celle qu’il a écrite sur Henri Jeanson, journaliste rebelle.

Nous avons poursuivi le dialogue autour d’un verre. Et de l’entendre ainsi nous parler de ce qu’il avait écrit, nous nous rendions compte qu’il nous parlait de nous, de notre vie.

Son incroyable optimisme nous porte aujourd’hui à « continuer le combat »… pour le Théâtre.

 

 Photo : à la table, Danielle et Robert Poudérou, aux pupitres: Lisette et Jean-Pierr lisant un extrait de Bonjour, Bonsoir.

 

Les pièces de Robert Poudérou sont publiés à L’Avant-Scène Théâtre, chez Art et Comédie, L’Harmattan, Orizons.

Jusqu’au 24 décembre, à l’affiche à Paris,  La Papesse américaine au Théâtre Essaïon, et Le Plaisir de l’Amour  au Laurette Théâtre.