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18/03/2009

Résultats du concours (3)

Concours de la semaine de la langue française, 3e prix, mention Théâtre et Mémoire, attribué à Guy Lopinto.
Théâtre puisque c'est une très jolie saynète mêlant le fantastique et la réalité. Mémoire, puisque notre lauréat s'inspire d'un personnage de Saint-Exupéry devenu mythique dans nos mémoires. Et que le Théâtre et la Mémoire sont les principes fondateurs de notre association.
Le jury, (composé de deux comédiens, deux auteurs, deux journalistes et deux spectateurs amateurs) a été séduit par cette "tranche de vie" où l'imaginaire enfantin sublime le quotidien.



Marjorie et le Petit Prince


Marjorie : Mais puisque je te dis que je l'ai vu,.je l'ai vu, vu te dis-je, bien vu !

La Mère : Tu n'as pu que le voir, bien sûr, je n'en doute pas un instant....mais je voudrais lire également ton devoir de grammaire! Il est huit heures, Marjorie, ton père va rentrer, le dîner n'est pas encore prêt, et je t'assure que ce petit garçon peut attendre !

Marjorie : Je ne vois vraiment pas le rapport.je te parle d'un petit prince de la lune, et tu me parles de grammaire !

La Mère : Je ne te parle pas de grammaire, Marjorie! Je te parle de ton devoir de grammaire! Allez, dépêche toi, s'il te plait, le temps presse vraiment !

Marjorie : Dans le jardin, sous le grand figuier, un petit garçon tout blond était assis..elle était belle sa canne bleue..et sa petite voix, sa petite voix...

La Mère : Marjorie, écoute!

Marjorie : Il était très fatigué, maman, il bâillait le petit garçon, il bâillait...

La Mère : Marjorie!

Marjorie : Mais maman, puisque je te dis qu'il était fatigué le petit garçon !..."Les étoiles sont belles à cause d'une fleur que l'on ne voit pas"...

La Mère : Qui t'a dit ça ?

Marjorie : Mais le petit garçon, voyons !

La Mère : Marjorie...tu l'as lu en classe le livre de Saint-Exupéry récemment ?

Marjorie : Tu sais bien que non, maman...tu m'as promis de m'acheter le livre avec les images pour mon anniversaire !

La Mère : Ah bon? Et....

Marjorie : ...Il m' dit que le génome de l'espèce humaine allait se modifier...

La Mère : ....Il t'a dit quoi?

Marjorie : Je te l'ai dit...il m'a dit que le géronome de l'espèce allait se modifier..

La Mère : Tu n'as pas dit ça, Marjorie, tu as dit autre chose...

Marjorie : Ben oui, quoi...j'ai dit le génome!

La Mère : On t'a parlé de ça récemment à l'école?

Marjorie : Mais pourquoi veux tu qu'on m'en ait parlé...c'est pas un truc d'école ça!

La Mère : Bon... cinq minutes alors...viens, viens sur mes genoux....et ensuite que t'a t il dit encore ce petit Prince?

Marjorie : Il m'a dit qu'il venait d'ailleurs, d'un pays où le clair de terre est magnifique...il y cultive une fleur… et puis j’ai rien compris..il m'a dit qu'il craignait que son mouton ne mange la fleur… un mouton, une fleur, je ne vois pas le rapport moi...je t'assure, parfois c’est n'importe quoi!

La Mère : Ah oui, je vois… et il t'a dit quoi, encore, le Petit garçon?

Marjorie : Alors là...j'ai encore moins compris... un truc bizarre: à partir de son capteur il étudiait notre planète ce qui le rendait très inquiet… mais vraiment inquiet, tu sais ? Il pleurait comme un petit enfant!

La Mère : Mais c'est un petit enfant, Marjorie… enfin... tu m'as bien dit ça, hein, Marjorie?

Marjorie : Tu ne m'écoutes pas vraiment, maman, cela fait cent fois que je te dis...

La Mère : ...Cent fois… tu exagères un peu peut être...

Marjorie : ...Enfin bon...quatre vingt dix neuf fois, au moins!

La Mère : Mais t'a-t-il dit pourquoi il était inquiet ?

Marjorie : Oui oui, un truc délirant encore....la touche de quelque chose..la touche de la zone qui allait amener la catastrophe...Il a dit que notre planète allait mourir tu vois le genre...ce sont les êtres vivants qui meurent, pas les planètes!

La Mère : Tu es sûre qu'il n'a pas parlé de la couche d'ozone?

Marjorie : Ah oui c'est ça maman...mais comment sais tu cela, toi? Tu l'as vu aussi le petit garçon?

La Mère : Non ma chérie... pas récemment... mais je le rencontre aussi quelquefois...périodiquement en tous cas...c'est un vieux rêve qui revient souvent, et qui fait clic dans ma tête pour me rappeler que c'était un très beau rêve!

Marjorie : Mais maman… tu pleures... non, non, maman, je ne veux pas que tu pleures... Ce sont les enfants qui pleurent... les mamans ce n'est pas compatible avec les fleurs...les pleurs, je veux dire!

La Mère : Mais je ne pleure pas, ma chérie, les yeux me piquent un peu... voilà tout ! Bon allez… je te donne encore cinq minutes pour terminer cette histoire... et il t'a dit quoi encore?

Marjorie : Oh rien d'intéressant… encore des mots bizarres..il m'a dit que pour que l'humanité demeure pérenne il faudra changer beaucoup de nos habitudes... mais il craignait qu'il ne soit trop tard… et c'est pour cela qu'il pleurait... tu sais… un peu comme le petit Jésus quand je fais des bêtises ! Finalement, il ressemblait beaucoup au petit Jésus le petit garçon... c'est drôle !

La Mère : Oui...c'est drôle...enfin drôle... Bon... on arrête maintenant, le potage va se faire désirer… et tu as retenu quoi finalement de cette histoire ?

Marjorie : Ben....qu'il avait une jolie canne bleue, le Petit Prince, et que j'aimerais avoir la même!

La Mère : C'est tout ?

Marjorie : Ben oui, c'est tout...pourquoi ?

La Mère : Pour rien ma chérie, pour rien… garde bien cette vision dans ton cœur, et réfléchis-y bien au cours de ta vie... elle pourrait te transformer.

Marjorie : Mais maman, ce n'est pas une vision, JE L'AI VU!

La Mère : Mais personne n'en doute, Marjorie, personne...allez...laisse moi préparer le diner, maintenant !

Marjorie : Dis maman !

La Mère : Quoi encore !

Marjorie : Dessine moi un mouton !

La Mère : Ah non !







17/03/2009

Résultats du concours (2)

Pour le concours de la semaine de la langue française, Wanda Brewinski a été distinguée par un prix de l'humour.



Brèves de bistrot

Le carillon de la porte du bistrot émett son bruit cristallin.

Le patron : Salut Paulo, quel bon vent t’amène !

Paulo : Je sors de l’hôpital, ils m’ont remis à neuf.

Le patron : Ah ! Je pensais que t’étais parti voir ailleurs si le vin était meilleur.

Paulo : Tu plaisantes ! Allez sers moi ton p’tit blanc sec.

Le patron remplissant le verre de Paulo : Alors ! Qu’est-ce qui t’ont trouvé ?

Paulo : Un début de cirrhose du foie.

Le patron : Oh ! Mon pauvre. Tiens ! Bois un coup cela te remettra.

Paulo : Ça doit venir de famille, car mon père en a eu une, mon grand-père également et maintenant c’est moi. Cela doit tenir du génome familial.

Le patron : Dis donc, en fréquentant les docteurs t’en as appris des mots savants.

Paulo : Ouais ! Le grand patron, celui qui commande tous les autres, est venu me voir dans ma chambre.

Le patron : T’en as des relations.

Paulo : Il m’a dit que l’alcool n’était pas compatible avec mon foie. J’lui ai dit que je ne buvais pas d’alcool. C’est vrai quoi, le vin blanc c’est pas de l’alcool ! C’est que du jus de raisin qu’a bien tourné ; le vinaigre, lui, il a mal tourné. Il m’a dit que si je continuais, j’risquais le delirium tremens.

Le patron : Ben ton délire, s’il est mince, ce n’est pas trop grave.

Paulo : D’ailleurs, pour lui, même si j’arrête de boire je s’rai toujours un alcoolique. Alors, je ne vois pas pourquoi j’arrêterai. (Un temps) Il m’a dit également que j’aurais des visions horribles. Tant que j’ vois pas ma belle-mère, j’m’en fous

Le patron, resservant Paulo : Bah ! Tant qu’on a la santé. Tiens ! Celui-ci est pour moi.

Paulo : J’avais la télé dans ma chambre et j’ai entendu aux actualités que maintenant, les milliardaires savent plus quoi faire de leur pognon, alors ils partent voyager dans l’espace. Nous les simples, on aimerait un jour pouvoir décrocher la lune, mais on se contentera d’aller voir le clair de lune à Maubeuge. Par contre, eux, les riches ils peuvent se payer une virée dans l’espace rien que pour admirer un clair de terre.

Le patron : Ah ! Quand t’as du flouze, tu peux désirer partir où tu veux. C’est beau l’progrès !

Paulo : En tous cas, là-haut, j’vois pas comment ils pourraient boire leur p’tit vin blanc ou leur champagne, avec l’apesanteur. Dès que tu ouvres la bouteille, le bouchon, il part ou il reste ?

Le patron : T’en fais pas pour eux, ils doivent être outillés.
Là haut, tes milliardaires peuvent transformer la nourriture liquide en nourriture solide ; leur champagne ils n’ont plus qu’à le mâcher. Ils le mettent dans des tubes et aspirent à même le bout. T’as le goût mais pas les bulles.

Paulo :Ouais, t’as raison faut vivre avec son temps et là-haut dans l’espace avec l’apesanteur, le temps passe au ralenti. Tu crois qu’ils ont trouvé ce moyen pour vieillir moins vite que nous.

Le patron : C’est bien possible. Un vieux, par exemple, dans sa capsule spatiale, et ben, il n’a plus de rides, car avec l’apesanteur, sa peau remonte et il a à nouveau une peau d’ bébé. Par contre, dès qu’il revient sur terre, tout r’descend, lui et ses rides.

Paulo : Ouais ! Mais ça revient cher l’anti-rides. Mon fils de 16 ans qui est toujours scotché devant son ordinateur m’a dit un jour qu’avec un seul clic on pouvait parler avec un type qui habiterait soit en Australie soit en Chine.

Le patron : Ton fils, il cause pourtant pas le chinois, ni l’australien ?

Paulo :Non, mais j’étais comme toi intrigué, alors il m’a dit que sur sa bécane il avait installé un traducteur. Alors lui il parle français à un chinois qui lui parle en chinois et le traducteur traduit en français.

Le patron : On n’arrête pas le progrès, bientôt on va nous greffer des capteurs dans le crâne qui traduiront toutes les langues étrangères ; comme cela plus besoin d’apprendre les langues étrangères à l’école.

Paulo : Va y en avoir des profs au chômage si t’as plus besoin d’apprendre les langues étrangères. Déjà qu’on les voit plus dans la rue qu’à l’école !

Le patron : Grâce à la médecine, ils vont te transformer en robot et tu comprendras tout. Tu vas devenir tout à coup intelligent sans rien avoir appris.

Paulo : Mais comme dit mon fils, dans quelques années tout le monde parlera anglais. Il m’a dit quelque chose que je n’ai pas compris : l’anglais deviendra obligatoire. Il m’a dit que cela deviendra une langue pérenne.

Le patron : Père N ? Père N ? N ? Qu’a-t-il voulu dire là ? Ah ! J’ai compris, il veut parler du Père... Noël. Maintenant les jeunes parlent en raccourci, il faut les comprendre. Mais, à 16 ans, ton fils, il croit encore au père Noël ?

15/03/2009

Premiers résultats

Ce fut un moment chaleureux. Madame Gisèle Vergnon, maire de la commune de Sainte-Marie nous avait fait l'honneur et le plaisir de présider cette remise des prix. C'est un concours modeste. La télé n'y vient pas filmer des stars, mais la correspondante du Phare de Ré y assiste fidèlement. Pour mettre les textes en voix, Annie Schindler, de l'Odyssée Théâtre de La Rochelle nous a prêté son talent. Elle reviendra nous aider à les mettre en scène.
On y gagne des livres de Théâtre, puisque le Théâtre est le coeur de notre association. Et que, le Théâtre, c'est d'abord un texte. Mais plus que tout on y gagne le plaisir d'être ensemble. Cela porte un nom : l'Amitié.
On dit que le théâtre est difficile à lire. Nos adhérents le lisent sans difficulté.
On dit que le théâtre est élitaire. Mais personne ne porte de Rolex dans notre association qui regroupe des membres d’horizons différents.
On dit que le théâtre est intellectuel, et José Artur le dit même souvent "INTELLICHIANT", mais aucun de nous ne s’est ennuyé. Et nous espérons vous faire partager nos joies. Car ces réunions, ces saynètes ont permis de créer un lien entre nous.
Nous nous sommes réunis, tout au long de l’année parce que nous aimons la langue française et que grâce à elle, nous partageons nos émotions, nos souvenirs, notre histoire.
Le prix d'encouragement a été, cette année attribué à Guy Le Huludut, venu de Nantes spécialement et que nous remercions de sa participation poétique.
Guy aime rimer. Il le fait avec humour. C'est dans la tradition des poètes de la Renaissance.
C’est donc tout naturellement qu’il écrit ce dialogue entre le poète, le vrai, celui à qui les muses, d’origine divine parlent naturellement, et l’homme ordinaire qui cherche ses rimes avent de chercher à écrire.
Pour l’un tout paraît facile, pour l’autre tout est effort.
Guy nous donne ici une grande leçon de philosophie.
Car ce n’est pas parce qu’une chose est difficile qu’elle est impossible. Elle est impossible parce qu’on n’a jamais essayé.
Guy a essayé, et s’est prouvé à lui-même que rien n’était impossible.

Le Poète et le Rimailleur


Le Poète :
C’est bien pour enrichir cette capacité
Du fabuleux français à vouloir exprimer
Les enjeux de demain et de plus tard encore,
Les préoccupations du temps qui nous dévore,
Qu’on a mis à l’honneur au printemps dix grands mots
Dont on croit qu’ils seront guérisseurs de nos maux
Afin que chacun puisse en notre belle langue
Extraire les vertus du tréfonds de leur gangue
Pour dire aujourd’hui et penser l’avenir
Puisant force et richesse en chaque souvenir !

L’Rimailleur :
Que mon souci est grand d’aller ainsi en quête
De chacun de ces mots choisis pour cette fête
Moi qui suis du françois l’un de ses bredouilleurs !
C’est ainsi que je trouve avec quoi rime « ailleurs »
Mais il me faut aussi chercher la rime en « clic »
Et lors qui donnerait le moindre pronostic ?

Le Poète :
Soyez donc dans la lune autant qu’il peut vous plaire
Et vous apprécierez ce qu’est « un clair de terre » :
« Vision » de ce regard « capteur » d’une beauté
Superbe infiniment et pour l’éternité !

L’Rimailleur :
Mais ce mot de « génome » ou ce mot de « pérenne »
Ce verbe « transformer » qui lui reste à la traîne
Que vais-je donc en faire et qui peut désirer »
En faire quelque usage ou les bien admirer ?

Le Poète :
Sachez mon cher ami qu’à tout indescriptible
Il n’est point que je sache un seul mot « compatible »
Aussi contentez-vous de nous les avoir dits
Car s’ils ne sont divins, ils ne sont pas maudits !
Nul ne vous en voudra de n’avoir su qu’en faire
Car ils ne sont pas mots qui peuvent satisfaire
Celui dont le devoir est de les déclamer
Sachant que, pour aucun, on ne peut l’acclamer !
À quoi peuvent servir et pérenne et génome
Quand babille une caille au matin dans un chaume ?

Mais soyez donc sans crainte elle s’achève ici
Cette petite scène et je vous dis : Merci !


(à suivre)