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27/03/2010

concours 2010 (1)

Cette année, vous pouvez voter aussi par mail.

Vous allez pouvoir lire les dix textes sélectionnés, et vous pourrez donner votre note et un commentaire, par mail, sur

thelieme@gmail.com

texte n°1

Brèves de bistrot

 

Paulette entre dans le bistrot de Roger.

 

Le patron - Salut Paulette, ce sera comme d’habitude ? (Il remplit le verre qu’il a placé devant Paulette) Dis-donc t’en as une mauvaise mine !

 

Paulette - Je n’ai pas fermé l’œil de la nuit.

 

Le patron - J’espère que ce n’est pas ta cirrhose qui t’empêche de dormir ?

 

Paulette  - Non, elle, elle va bien, tant que je l’entretiens avec ton p’tit blanc sec, elle me fiche la paix.

 

Le patron - Ben quoi alors, on dirait que t’as passé la nuit à compter des moutons mais qu’il y en avait tellement que cela t’a pris jusqu’au matin.

 

Paulette - C’est mon fils, hier c’était son anniversaire et il a reçu des copains.

Alors, je les ai installés dans le garage, car tu connais les jeunes, ils aiment faire du bruit.

Mais là, ce n’était plus du bruit, mais un vrai boucan et ça a duré jusqu’au petit matin. Heureusement que les voisins étaient en va­cances.

Tant qu’ils jouaient de la batterie cela pouvait aller, mais dès que mon fils s’est mis à faire miauler sa guitare électrique et à chanter avec sa voix de fausset, j’ai cru que la SPA allait débarquer, tellement que le son allait crescendo.

 

Le patron  - Moi aussi, quand j’étais gamin, avec les copains on a monté un orchestre, mais c’était plus accordéon et valse musette. Maintenant, les jeunes ne savent plus guincher, ils préfèrent casser les oreilles des voisins.

 

Paulette  - Ouais ! T’as raison. Je suis donc allée les voir toute escagassée et leur ai demandé de jouer en sourdine.

Ils m’ont répondu que le rock n’ roll se jouait à fond la caisse.

Alors, timidement, je leur ai suggéré de jouer sans la caisse, à des jeux intellectuels, (comme Jacques a dit par exemple). Mon fils m’a répondu qu’il n’aimait pas les remue-méninges.

 

Le patron - Ouais ! En fait de méninges, les pauvres, elles sont au supplice à l’heure actuelle, avec tout ce que les jeunes se collent dans les oreilles, genre baladeur, casques audio et autres M.P.3., montés à fond.

Ça doit s’entrechoquer dans la boîte crânienne. Passés 30 ans, ce n’est plus des écouteurs qu’ils devront s’enfiler dans leurs oreilles, mais des sonotones.

 

Paulette  - Je n’aimerai pas être un neurone dans la tête de mon fils, quelle ga­lère, car le pauvre en plus de ramer il doit se farcir des tempêtes sonores.

 

Le patron hochant la tête- Ouais ! On n’arrête pas le progrès ! Mais est-ce un progrès de deve­nir esclave de cette technologie. Hier, j’ai demandé à un jeune d’éteindre son mobile car il nous a cassé les tympans en hurlant des grossièretés à son correspondant.

Maintenant avec ces téléphones, t’es au courant de toute leur vie, les gens ne se gênent plus.  Parfois, j’aimerais avoir une télécommande pour les zapper.

Il rit : j’ leur couperais le sifflet en pleine  conversation. T’aurais plus le son, mais il te resterait l’image d’un type qui gesticulerait devant son portable.

 

Paulette - Tiens !  En parlant de portable, j’ai vu une affiche dans le métro qui parlait d’une exposition de mobiles. Tu ne devineras jamais où.

 

Le patron - Dans le métro ?

 

Paulette - Non ! Le vendeur a dû juger l’endroit trop petit. Dans un musée !

 

Le patron - Dans un musée ? J’vois pas à quoi ça sert ! Tu entres dans un magasin de téléphones portables et là, t’as l’embarras du choix. Y en a plein les murs de la boutique.

 

Paulette - Ouais ! Mais ça devait pas lui suffire, alors il a choisi plus grand. Quand j’ai lu le nom du marchand, je me suis dit, encore un nouveau sur le marché ;  ça s’appelle « les mobiles CALDER. »

 

Le patron – Calder ? Je savais pas qu’il faisait aussi des portables ! Les marchands de téléphones feraient n’importe quoi pour rameuter des clients. Bientôt tout le monde aura son  portable. J’ai même entendu dire que dans les maternelles les enfants en ont.

 

Paulette haussant les épaules - Portables et couches culotte tu crois que ça fait bon ménage, surtout qu’il  n’y a pas de poche pour les ranger.

 

Le patron hochant la tête d’un air grave - Des millions de téléphones portables collés sur les murs d’un musée. Pour moi, c’est presque de l’art.

 

Paulette - Ouais ! Mais de l’art moderne. Ils ont intérêt à les éteindre, car tu t’imagines s’ils sonnent tous ensemble ! Quelle cacophonie ! Je préfèrerai entendre chanter mon fils, au moins lui, je peux le faire taire.

 

Le patron  resservant du vin blanc à Paulette– Tiens, c’est bon pour la santé ! Au fait, tu t’es fait vacciner contre la grippe A ?

 

Paulette  - Non. D’ailleurs je ne suis pas la seule. Tu te rends compte le nombre de vaccins que l’Etat a achetés et  qui leur reste sur les bras.

Le mois de janvier a été pour le gouvernement la période des soldes, car pour les vaccins ça a été la grande braderie.

 

Le patron - Ouais ! Je crois même qu’il en a refilé à des pays qui n’ont jamais connu la grippe. Cette grippe A est tout de même bizarre, Il y a des gens qui l’ont et qui ne le savent même pas.

 

Paulette - Ouais ! Elle n’est pas restée longtemps en France. Quelle identité avait-elle ? Pas française en tous cas, puisqu’elle est née au Mexique.

Cette grippe A a envahi la France d’une manière sournoise ; elle me fait penser à une variante du cheval de Troie.

Quand j’en ai parlé à mon fils, il m’a regardé d’un drôle d’air ; il m’a expliqué qu’un cheval de Troie était un virus qui envahissait les sys­tèmes informatiques. Sa réflexion m’a fait rire, grippe égal virus, dans un sens, il n’avait pas tort.

 

Le patron – Au fait, pour son anniversaire, tu lui as offert quoi à ton fils?

 

Paulette  - J’lui ai donné des sous, tu connais les jeunes maintenant, on sait plus quoi leur acheter.

Tiens ! Son vieux copain à mon fils, Freddy, celui qui lui sert de men­tor, est venu à la fête. Il lui a offert un appareil minuscule qui enre­gistre toutes les musiques qu’il veut. Cet appareil ne doit peser que quelques grammes.

Je n’ai toujours pas compris comment ils font pour entrer autant de musique dans un si petit appareil. C’est vrai, quand j’étais plus jeune j’avais un baladeur qui fonctionnait avec des K7.

 

Le patron - Tu veux parler du M.P.3.  Il y en a qui sont aussi petits qu’un timbre poste. Bientôt, t’auras plus besoin de mettre ta musique dans ta poche, une dent creuse suffira et tu  seras transformé en jukebox.

On n’arrête pas le progrès !

 

 

21/03/2010

Dix mots en scène

affiche_DM10M.jpg

 

 "Dis mots dans tous les sens" ?

Nous les utilisons tous les dix.

Résultats ?

Onze textes à ecouter ! Tous les sens ! Tous les genres !

 Première lecture le samedi 27 mars, à midi, salle des Tamaris.

C'est juste à côté de la Mairie de Sainte-Marie-de-Ré.

Six écrits à Sainte-Marie même, un à La Couarde, un à Aytré, , avec Thélième, 

plus trois à Saint-Martin-de-Ré "à l'ombre des murs de la Centrale".

Vous ne pouvez pas manquer ce rendez-vous.

Ou alors il vous faut un mot d'excuse...

 

 

16/03/2010

Couleur solidarité

 

 

Il faisait bien froid, dimanche dernier dans l’église de Sainte-Marie de Ré, mais le cœur de Thélième et le chœur d’Aiguemarine battaient à l’unisson, et la chaleur des voix combattait la froidure.

Promenade en poésie, promenade en musique, la « couleur femme » du Printemps des poètes, offrit bien des nuances : couleur fraternité des femmes de pêcheurs avec un poème de Victor Hugo, couleur petite fille au bord de l’océan, avec des textes de Danielle Siron (dits par l’auteur,) Lisette Berger qui interpréta ses propres textes, Gilles Brulet (par Christine Mandard), couleurs d’amour avec, en version bilingue, la ballade d'Annabel Lee, d'Edgar Poë, texte original modulé par Carole Donny, et version française adaptée par Danielle Siron. Puis, on retrouva la langue française avec des poèmes de Charles Baudelaire, (chantés par Jean-Pierre Berger), Paul Verlaine (Jean-Pierre encore), Paul Géraldy (dit par Jacqueline Roemisch-Leroy), Paul Eluard (dit par Guy Lopinto), Louise Labé (par Françoise Hecq), Guy Lopinto, (dit par l’auteur), Pablo Neruda (par Guy Lopinto), couleur d’automne avec un texte anonyme trouvé dans les papiers d’une vieille femme morte à l’hôpital et interprété par Simonne Garnier, et un très beau poème de Marie Noël dit par Isabelle Ronté. Jean-Pierre Berger s’accompagnait à la guitare, et Jean-Christophe Chavanon offrit ses propres chansons et poèmes en hommage à tous les âges de la femme.

Puis la chorale Aiguemarine emplit la nef de ses magnifiques voix, conduites par le timbre lumineux, quasi divin de Svetlana Juchereau.

Merci à tous, et particulièrement à Danielle Siron, qui avait organisé l’événement.

Les dons récoltés ont été versés à la caisse de solidarité.

 

 

Le prochain rendez-vous Thélième est fixé au samedi 27 mars, salle des Tamaris, à 12 h.

On y lira des textes inédits, écrits pat les auteurs de l’association.

Entrée libre, apéritif.