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18/02/2008

Chrétienne ou païenne ?

Chrétiennes mes racines ? Certes, la greffe chrétienne a pris, mais sous terre, obscurément, je demeure païenne.
J'entends les nymphes dans l'eau des sources, j'aperçois des néréides dans les vagues. Les fleurs me parlent, les oiseaux ont une âme et chaque galet raconte une histoire. Dans les marais, la Vouivre cache ses serpents. Et le seigneur de Lusignan y cherche Mélusine.
Oh ! bien sûr, me direz-vous, il y a des saints. Mais si les Hilaire, Clément, Saturnin, Georges, Véran, Marcel devinrent des saints, c’est bien qu’ils eurent des dragons à combattre, non ? Observez dans vos lieux-dits, l'empreinte des fées, des géants, des ogres, des sirènes, des monstres protecteurs ou dévorateurs. Les légendes s'en souviennent mieux que le calendrier. Et jusque dans les chapiteaux des églises, les artisans païens en ont laissé la trace.
« Partout, la religion du Christ s’est heurtée à la résistance tenace des cultes abolis ». écrit Henri Dontenville. Et comme elle ne parvenait pas à les éradiquer,elle les a phagocités dans une sorte de syncrétisme qui permet de passer des fêtes rituelles de Samain (1er novembre) à celle de Toussaint; de Imbole (1er février) à la Chandeleur du solstice d’hiver à celle de Noël, des Saturnales au Carnaval, du solstice d’été et la saint Jean. La liste serait longue pour relier entre eux les dieux latins et grecs, mêlés aux divinités gauloises. Et ne parlons pas des dieux germains que la musique et la littérature magnifient.
Du temps où les Celtes, les Gaulois, les Goths adoraient la Terre-Mère, la déesse lune, Apollon-Bélénos le soleil, le Vent, et quelque trois cents divinités, la planète ne courait pas le danger d'exploser. Bien sûr, les peuples se battaient... Mais le Christianisme y a-t-il changé quelque chose ? Au nom d'un Dieu unique les guerres prirent le nom de croisades et les inquisitions et persécutions n'attendirent pas le communisme...
« Le peuple de ce pays continuera-t-il à s’ignorer ? » interrogeait André Malraux dans les années 60 du siècle dernier. Il continue, Maître. On l'y encourage. Méfions-nous des gens sans mémoire.